Une fresque réalisée par l’artiste Emmanuelle Mafille pour le cinéma MK2 Bibliothèque François Mitterrand a été vandalisée ce mois. Cet acte témoigne de la vive controverse dont l’œuvre fait l’objet. Dessiner le contour de jambes de femmes, un acte sexiste ? C’est ce que semblent penser les responsables de la dégradation de l’œuvre qu’a réalisée l’ artiste et […]
Une fresque réalisée par l’artiste Emmanuelle Mafille pour le cinéma MK2 Bibliothèque François Mitterrand a été vandalisée ce mois. Cet acte témoigne de la vive controverse dont l’œuvre fait l’objet.
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Dessiner le contour de jambes de femmes, un acte sexiste ? C’est ce que semblent penser les responsables de la dégradation de l’œuvre qu’a réalisée l’ artiste et illustratrice française Emmanuelle Mafille pour le MK2 Bibliothèque.
Le collage sauvage d’affiches à son encontre clame que « le corps des femmes n’est pas une marchandise », s’insurgeant à la fois contre la considération de la femme-objet et contre les stéréotypes de beauté qui régissent cette représentation. Le service presse du groupe MK2 nous a également indiqué que des morceaux de l’œuvre ont disparu à la suite de l’incident.
L’œuvre a été créée en 2003 à la demande du groupe MK2, pour l’exposition d’ouverture du cinéma. Les quatre paires de jambes sont d’abord parues dans un article de magazine, puis ont été sérigraphiées avant d’être collés en stickers géants sur les murs en verre du MK2 Bibliothèque.
Depuis sa création, la fresque a connu de nombreuses “aventures” selon les mots d’Emmanuelle Mafille, qui résume : “plagiée par une marque de lingerie qui en avait couvert ses vitrines dans toute la France, approchée par des D.A. de LVMH pour des packagings de maquillage, puis jugée trop sexy par une filière américaine ; seul le visuel d’une petite culotte en forme de cœur fut utilisé et devint un logo pour une célèbre marque de cosmétiques”.
Nouveau rebondissement le 21 avril avec un email adressé au cinéma par le collectif féministe Les Chiennes de garde, qui lutte « contre les violences symboliques sexistes dans l’espace public”. Y est énoncé son désaccord avec l’exposition de l’œuvre dans le cinéma, arguant que ces représentations de la moitié inférieure du corps féminin étaient sexuellement suggestives, et n’avaient pas lieu d’être dans un espace dédié à la diffusion de la culture envers un public familial.
Si le cinéma a déclaré son intention de porter plainte contre X à la suite de cet acte de vandalisme, l’artiste Emmanuelle Mafille s’étonne avant toute chose de la controverse suscitée par son travail. Alors qu’elle se dit par exemple “sympathisante de certaines actions des Femen”, elle nous confie également reconsidérer cette œuvre “comme une armée d’amazones, une marche de guerrières… légères”.
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