Les 11, 12 , 13 et 14 juin derniers, la quatrième édition du Wheels & Waves, le festival hybride surf et moto, a rassemblé 10.000 personnes à Biarritz. Nous y avons rencontré des filles qui carburent au swell et à la mécanique. D’habitude, depuis la Cité de l’Océan, on entend les rouleaux se casser sur la […]
Les 11, 12 , 13 et 14 juin derniers, la quatrième édition du Wheels & Waves, le festival hybride surf et moto, a rassemblé 10.000 personnes à Biarritz. Nous y avons rencontré des filles qui carburent au swell et à la mécanique.
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D’habitude, depuis la Cité de l’Océan, on entend les rouleaux se casser sur la plage de la Milady. Mais ce jeudi 11 juin, ça gronde. Le tonnerre, d’abord. Et puis, malgré l’orage, les moteurs de bécanes qui rugissent un peu partout. Sur le parking, les portes coulissantes ouvertes de quelques vans laissent apparaître des duvets en vrac, des piles de casques et des paires de bottes The Frye Compagny élimées. Le long des allées et sur les pelouses, à l’extérieur et dans l’enceinte de la cité, les visiteurs ont garé leurs motos : Harley Davidson, Ducati, BMW, Yamaha, Suzuki, Triumph… Ça et là, une voiture de collection, une file indienne de Porsche Carrera vintage, ou un side-car équipé d’un porte planche de surf.
Pendant quatre jours, des motards et des rideurs – parfois adeptes des deux disciplines – vont se retrouver pour parler « ride », « race » et « custom », et s’affronter sur la route (le contest de surf a, lui, été annulé, faute de vagues). Ils sont du coin ou arrivent de loin (de partout en France et en Europe), voire de très loin (des U.S.A., du Japon). Certains sont « descendus en bécane », d’autres ont transporté leurs petits bijoux sur des remorques. Monica, 34 ans, est un peu déçue de ne pas avoir pu venir avec son « bébé ». Elle s’apprête à enfourcher un modèle de location en enfilant un casque à pois que prolonge sa longue tresse peroxydée. « Je suis de Majorque, aux Baléares : un paradis autant pour le surf que pour la moto ! Il y a des vagues et des kilomètres de routes magnifiques ! En fait, il y a beaucoup de similitudes entre ces deux sports : la liberté, les montées d’adrénaline, la concentration intense. Il s’agit de deux univers très masculins, à la base. Mais de plus en plus de filles cartonnent dans ces domaines. » Cela n’a pas échappé aux grands acteurs du marché. « Au niveau national, nous indique Xavier Crépet, directeur du marketing et de la communication de Harley Davidson France, les femmes représentent 10% de notre clientèle. Et déjà 15% aux U.S.A.. Nous n’avons pas de modèle spécialement prévu pour elles, tous sont mixtes. Mais certaines de nos motos, plus basses ou plus maniables, comme la Street 750 ou le modèle Iron, séduisent beaucoup notre clientèle féminine. » Selon lui, il y aurait « 17% de femmes parmi les candidats au permis moto, en France ». Et la marque les chouchoute : « Nous avons lancé les soirées Chrome & Roses, organisées dans des concessions privatisées. Les filles y sont conviées pour découvrir notre gamme et nos équipes, et participer à des ateliers techniques, assister à des démonstrations de relevage de motos à terre ou à des séances de customisation. »
Dans les stands et sur le bitume, les chemises bucherons et les blousons en cuir patiné sont nombreux. On aperçoit parfois une tête coiffée d’un bandana, des bras tatoués croisés sous une barbe XXL. Ou un hipster propret, raie sur le côté et t-shirt repassé avec soin aux manches retroussées, caressant une selle en cuir « cousue et repoussée à la main. » Au milieu des voix tonitruantes qui commentent les prouesses de customisation, celle, posée, de Cindy, surprend. À 31 ans, cette parisienne pimpante affiche déjà un paquet de kilomètres au compteur. « Mon père m’a transmis sa passion pour la moto. Et je suis tombée amoureuse des modèles néo rétro aux lignes raffinées comme la TR6 Triumph, ma préférée. C’était la moto de Steve Mc Queen et de Bob Dylan : mythique ! Avec quatre autres filles fanatiques de moto, nous avons créé L’Équipée. Ensemble, nous avons traversé le Brésil et la région de l’Himalaya. Et nous réfléchissons en ce moment à notre prochain périple. Peut-être en Écosse. » Rouge à lèvres, chemisier en soie rose, blouson Barbour, pantalon en sky noir et mocassins : elle n’a rien du stéréotype de la bikeuse. « Souvent, quand je rentre du boulot, je prends une de mes trois motos et je pars me balader à la campagne pour m’aérer. Je me sens libre ! Je surfe un peu aussi. Et je fais pas mal de méditation, de sophrologie et d’hypnose. D’ailleurs, je retrouve dans ces disciplines un peu les mêmes sensations que sur la route. » C’est aussi ce bien être qui a envoûté Sabrina Le Breton, concessionnaire Harley Davidson dans l’Essonne et seule fille finaliste de la « Battle of the Kings », le concours international de customisation organisé par la firme américaine à l’occasion du festival. « Je suis aujourd’hui la concessionnaire qui vend le plus de motos à des femmes, en France. Au départ, je ne connaissais pas le milieu. J’ai repris une concession il y a quatre ans et j’ai dû me former un peu en technique. Et puis j’ai passé mon permis. Rouler est devenu un moyen de me vider la tête, de vivre d’incroyables moments de plaisir et de liberté. » Gainsbourg ne faisait pas chanter autre chose à Bardot ! « J’appuie sur le starter / Et voici que je quitte la terre… »
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