Le Français a décidé d’écrire la BO rassurante de votre vie : chapeau.
Avouons que, sans le succès d’Amélie Poulain, les petites griseries sonores de Yann Tiersen n’auraient pas plus attiré l’attention du grand public que les cris d’une mouette au large d’Ouessant. Il faut donc être un peu fou du chapeau pour s’aventurer dans le domaine inclassable d’où Louis Warynski envoie ce premier album. Fou car résolu à affronter, pire que la réprobation, cette masse d’indifférence qu’écrasent les adeptes du hors-piste musical dans ce pays très balisé qu’estla France.
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Petit cousin du même Tiersen par le violon classique, Warynski, alias Chapelier Fou, enfante des pièces instrumentales qui pour l’instant ne sont disposées qu’à servir de bande originale aux séquences de ce film dont vous êtes la vedette et qui s’intitule “Ma vie”. Le genre d’accompagnement qui incite à regarder le paysage par la fenêtre lors d’un trajet en TGV, à trouver les collines plus verdoyantes, les moutons sympas et charmante la façade des usines désaffectées défilant sous vos yeux avant l’arrivée en gare. Toutes portent la marque d’un évident talent à mêler musique répétitive, drum & bass, folklores nomades et thèmes Nintendo, avec une cohérence rappelant parfois les géniaux Tortoise.
L’album recèle quelques très beaux instants, dont ce Half of the Time entre Radiohead et Bowiepériode Low, morceau chanté par Matt Elliott(un invité du prochain Tiersen). Le tout est plutôtingénieux dans sa conception, entre bricolageet expérimentation, quoique exempt de toutesprétentions avant-gardistes. Ne manque finalementà ce premier album, qui a tendance à “installer”les douze tableaux musicaux qui le composentavec un peu trop de systématisme, à la manière d’une galerie, que le sens du récit sonore.Pour le prochain voyage ?
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