Le Prix Jean Vigo 2016 vient d’être conféré à Albert Serra pour « La mort de Louis XIV ». Le cinéaste espagnol se serait selon le communiqué du jury démarqué par « sa façon singulière de filmer l’Histoire, pour ses films à la fois somptueux et désinvoltes », qualités requises pour l’attribution d’une récompense privilégiant l’audace.
Chaque année le prix Jean Vigo est décerné à deux cinéastes – auteurs d’un long et d’un court-métrage. Un prix qui valorise l’indépendance d’esprit, l’avenir et l’originalité, critères correspondant s’il en est aux enfants turbulents du chef-d’œuvre Zéro de conduite. Depuis sa création en 1951, cette récompense a déjà été attribuée à des auteurs aussi divers qu’Alain Resnais, Alain Jessua, Robert Enrico, Maurice Pialat, Philippe Garrel, Jacques Rozier, Arnaud Desplechin, Olivier Assayas ou encore Serge Bozon.
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L’an dernier, ce prix « d’encouragement, de confiance » avait récompensé Damien Odoul (L’Histoire de Richard O.) pour La Peur, son huitième long-métrage. L’actuel lauréat n’est autre qu’Albert Serra pour La Mort de Louis XIV, œuvre sélectionnée en séance spéciale durant la 69e édition du Festival de Cannes, où flamboie un Jean-Pierre Léaud grimé en Roi-Soleil. Ce même 6 juin, Vincent Le Port a reçut le prix Jean Vigo du court-métrage pour Le Gouffre. Long et court-métrage intégreront la sélection du Festival international du film de Morelia (Mexique), lequel se déroulera du 21 au 30 octobre 2016.
Le prix Jean Vigo d’Honneur, décerné depuis 2008, a quant à lui été attribué à Paul Vecchiali, désormais âgé de 85 ans. Ce grand cinéaste, producteur des premiers films de Jean Eustache, succède ainsi symboliquement à de grands noms du cinéma d’auteur hexagonal tels Jacques Doillon, Otar Iosseliani, Jean-Marie Straub, Agnès Varda et Leos Carax.
En février 2015, pour la sortie de Nuits blanches sur la jetée, le cinéaste dévoilait justement aux Inrockuptibles, entre les lignes, son affection pour Vigo, c’est à dire « [s]on goût pour ce cinéma des années trente. Le fait d’être rebelle, indépendant, acceptant de faire n’importe quoi…« , indépendance emblématisée par le réalisateur anar de L’Atalante.
Le dernier long-métrage de Vecchiali, Le Cancre, comprenant Catherine Deneuve, Annie Cordy, Noel Simsolo, Matthieu Amalric ou encore Edith Scob, a été présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes.
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