Le parcours d’une femme trompée est au cœur de Dr. Foster, un drame anglais addictif et plutôt fin.
Le titre est trompeur, voire contre-productif. Dr. Foster n’a rien d’une série médicale, genre majeur de la télé mondiale qui n’a trouvé aucune incarnation vraiment satisfaisante depuis Urgences et Grey’s Anatomy.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ici, le personnage principal est bien une femme médecin généraliste, mais le récit porte sur tout autre chose que son désir de sauver les autres. Son intériorité occupe l’écran, depuis le jour, situé aux premières minutes du premier épisode, où elle découvre un cheveu venu d’une autre sur la veste de son mari.
Anatomie d’une crise conjugale
L’anatomie d’un mariage commence, du point de vue exclusif de cette femme de presque 40 ans, trompée, qui doit improviser sa vie autour d’un choc intime. Souffrir seule, en parler, pardonner, tout faire éclater en morceaux, relever la tête, boire, baiser pour oublier ? Les options sont diverses et pas toutes réjouissantes.
C’est l’une des premières qualités de cette série anglaise destinée à un large public (records d’audience à la clé en 2015) que de ne pas noyer le poisson : nous sommes bien devant la souffrance d’une femme, explorée avec une rigueur et une sensibilité qui force le respect. L’actrice Suranne Jones porte ce drama finement écrit (et bien sûr bourré de fausses pistes) qui montre après Happy Valley la force des auteurs britanniques pour mettre en scène des personnages féminins post-nymphette. Le dramaturge Mike Bartlett, à l’origine de la série, s’est vu commander une deuxième saison. O. J.
Dr. Foster à partir du 14 juin, 21 h, D8
{"type":"Banniere-Basse"}