Le duo glam anglais déçoit en chichitant, en minaudant, en hésitant.
Le duo britannique a depuis dix ans déconcerté le public avec une discographie exigeante, rare (ceci n’est que leur cinquième album) et assez imprévisible, qui valse avec naturel, habileté et éventuellement rouerie entre trip-hop, glam-rock et electro. C’est dans cette logique de ligne brisée qu’apparaît Head First, parfait contrepoint de Seventh Tree, précédent album aux délicates sonorités folk.
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Goldfrapp plonge ici la tête la première dans le disco à la sauce 80’s, entendu et ré-entendu, souvent en mieux, chez Róisín Murphy ou Little Boots. Le single Rocket, et ses synthés aux accents van haleniens, aurait pu être servi par n’importe quelle starlette propulsée par X Factor (la Nouvelle Star britannique). Malheureusement pour le duo, c’est aussi le morceau le plus catchy de l’album, un comble quand on ambitionne de faire danser les foules. Believer est affligeant par son beat cheap et répétitif, par ses paroles d’un romantisme cruche, Alive évoque Olivia Newton-John et on imagine bien Alison l’avoir enregistré avec des jambières violet fluo.
Seul Hunt tire son épingle du jeu et fait honneur à la voix fascinante de la chanteuse : on y retrouve même l’atmosphère hypnotique et rêveuse du premier album Felt Mountain. Mais le problème majeur de Head First reste que Goldfrapp semble nager entre deux eaux, n’assumant pas totalement ce virage kitsch, accouchant d’un album terne qui se voudrait étincelant, où la vulgarité se rêve sophistication. Malheureusement, ici, le sensuel a fait place au consensuel.
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