C’est dans son vieux jean qu’on est le mieux : protégés du réalisateur Michel Gondry, les Californiens de The Willowz sont toujours passionnants de sincérité.
La constance est-elle une vertu rock ? Dans le cas précis des Willowz, la réponse est oui. Découvert dans la roue de Michel Gondry (qui a réalisé l’un de ses premiers clips et calé plusieurs de ses titres dans la BO de La Science des rêves), le groupe californien sort un nouvel album qui vient confirmer tout le bien que l’on pensait de lui.
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Et surtout imprimer une régularité qui en fait l’une des têtes de pont discrètes et attachantes du jeune rock américain – le genre de groupe qui n’atteint qu’un petit passage au Saturday Night Live pour un jour, pourquoi pas, vendre des disques. Les Willowz, c’est pas de chichis, pas de wha-wha, toujours la même histoire ou presque (intro, couplet, refrain, couplet, refrain, couplet, deux minutes trente de bonheur) racontée avec un speed positif, une vraie sincérité et une vraie envie de se jeter un peu contre les murs.
Voilà la seule ambition des Willowz : se la coller un peu, en secouant ses cheveux gras et son gros instrument le plus possible, en s’émerveillant du son qu’on peut encore tirer de sa vieille Fender. L’inverse de Muse, quoi. Pas de pose, aucune volonté de briller, pas de feux d’artifice, pas de vêtements moulants, juste la volonté d’être présent avec une honnêteté permanente et le même vieux jean rongé aux genoux – quitte à passer parfois pour des perdants de qualité.
Sur Everyone, disque court et tonique, c’est vraiment le cas. Ça joue un peu plus lentement sur quelques titres très Stones (période Exile on Main Street), mais dans l’ensemble ça tabasse avec un sourire non dissimulé. Sur Break Your Back, Repetition et You Do sous influence Jack White (amplis qui grésillent grave) ; sur l’archi-punk Twenty Five ; sur le tout à fait Pixies I Know ; et surtout sur Everyone, chouette morceau de fin porté à bout de voix par le chanteur du groupe, Richie James Follin, qui semble vouloir amener le groupe vers un avenir semi-radieux.
Car on s’inquiéterait évidemment de retrouver les Willowz à un autre endroit que celui où on les a toujours laissés : un chouette coin bien à l’ombre de l’underground américain.
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