“Hollande n’est pas mon président”. Derrière des masques de François Hollande barrés d’une croix rouge, les militants du Bloc identitaire espéraient réaliser une action coup de poing jeudi dernier. L’objectif ? Défiler devant le siège du PS, dans le VIIe arrondissement de Paris, afin de protester contre l’élection du nouveau président socialiste de la République. “Nous […]
« Hollande n’est pas mon président”. Derrière des masques de François Hollande barrés d’une croix rouge, les militants du Bloc identitaire espéraient réaliser une action coup de poing jeudi dernier. L’objectif ? Défiler devant le siège du PS, dans le VIIe arrondissement de Paris, afin de protester contre l’élection du nouveau président socialiste de la République. “Nous ne contestons pas la légalité de l’élection de François Hollande mais sa légitimité puisqu’il n’y a que 32 % des Français en âge de voter qui ont fait le choix de sa candidature”, a expliqué devant ses troupes Fabrice Robert, le leader du mouvement.
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Les militants de ce mouvement d’extrême droite régionalistes et ethno-différencialistes souhaitaient défiler devant le siège du Parti socialiste mais une vingtaine de gendarmes mobiles leur ont coupé l’accès à la rue de Solférino. Les Identitaires ont dû se contenter d’une courte manifestation statique sur la place Jacques-Bainville, située à quelques dizaines de mètres du QG du PS. Sous l’œil ahuri des badauds et avec Fire du groupe de rock britannique Kasabian en guise de fond sonore, une cinquantaine de jeunes manifestants ont déployé une grande banderole noire portant l’inscription : “Droit de vote des étrangers ? Régularisation des clandestins ? Adoption par les homosexuels ? François Hollande n’est pas mon président”.
Dans une ambiance d’AG étudiante, des cadres du mouvement se lancent dans des numéros de stand-up en faisant scander des slogans légèrement répétitifs du type : “Les socialistes, on en a marre, les communistes, on en a marre, l’immigration, on en a marre”. Légèrement surpris par ce raout printanier, certains promeneurs parisiens stationnent devant pour essayer de comprendre. Un cycliste d’une trentaine d’années va leur parler après avoir vu leurs T-shirts bleus sur lesquels est inscrit “Hollande n’est pas mon président”. Puis après un échange de blagues, finit par leur demander “Mais vous êtes pour qui ?”, “Pour la France”, répond l’un des Identitaires goguenards. Quatre ou cinq membres du GUD (syndicat étudiant d’extrême droite basé à Assas – ndlr) reconnaissables à leurs Ray-Ban et leurs blousons en cuir marron suffisent pourtant à rappeler la couleur du rassemblement.
Passés maîtres dans l’art de l’agit-prop, le Bloc identitaire bénéficie d’une visibilité médiatique certaine depuis l’organisation des apéros saucisson-pinard lancés en juin 2010. Né sur les ruines d’Unité radicale, dissout après la tentative d’assassinat de Maxime Brunerie sur Jacques Chirac, ce mouvement associatif qui s’est transformé en parti politique en 2009 n’a jamais réussi à passer le cap électoral.
Après avoir tenté de présenter son propre candidat à l’élection présidentielle, les Identitaires ont du jeter l’éponge, faute de signatures. Ce parti qui se focalise sur le rejet de l’islam et du multiculturalisme n’est pas davantage présent aux élections législatives. Malgré de multiples tractations avec le Front national, notamment à Nice, le Bloc n’a pas réussi à obtenir l’onction de Marine Le Pen qui juge ce groupuscule trop radical pour elle. “On présentera des candidats aux municipales de 2014”, relativise Fabrice Robert.
Alors que les Identitaires revendiquent encore 2 500 militants sous leur emblème du sanglier, le mouvement tente aujourd’hui de renouer avec les actions coup de poing qui ont fait son succès. Quelques jours après la tuerie de Toulouse au début du mois de mai, les Identitaires avaient lancé un site internet intitulé “Mohamed Merah, une chance pour la France ?”, puis avaient relayé le message à travers une intense campagne d’affichage. Cette campagne anti-Hollande réutilise la même méthodologie. Mais en ne réunissant qu’une poignée de militants, ce rassemblement qui devait être un “premier avertissement au pouvoir en place” n’a pas fait trembler les ors de la République.
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