Encore un acteur qui écrit ? Oui. B. J. Novak écrit des nouvelles absurdes et réussit son coup.
Si vous n’avez jamais regardé la série The Office, son visage vous est probablement inconnu. Si vous êtes un fan, oubliez tout ce que vous croyez savoir sur lui (acteur, scénariste, réalisateur…) : B. J. Novak est écrivain. Il le prouve soixante-deux fois au fil de ce premier recueil de nouvelles truculent, qui explore sous diverses formes (le conte, la satire, l’histoire courte) les incohérences tragiques ou loufoques de notre belle époque.
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Un proviseur de lycée décide de donner sa chance au bonheur en supprimant les cours de maths, le lièvre prend enfin sa revanche sur la tortue, un robot sexuel tombe amoureux de son acquéreur, l’inventeur du calendrier règle ses comptes avec les mois à trente et un jours…
Le cœur de l’existence
La force de Novak, qu’il décrive par le menu le premier rendez-vous d’une jeune célibataire avec un chef de guerre congolais ou qu’il s’amuse à jeter John Grisham dans un improbable malentendu concernant le titre de son dernier roman, est d’épargner au lecteur la posture du cynique nostalgique pour choisir de franchement en rire, tout en conservant un arrière-goût grinçant.
L’air de rien, il touche ainsi le cœur de l’existence. Dans une formidable allégorie de la vie en montagnes russes, il écrit : “Quand on se retourne à la fin et qu’on voit ceux qui, tout au bout, tout petits, s’apprêtent à passer par les mêmes virages, c’est super sympa, non ? On oublie qu’on a vomi partout.” Pas mieux.
Aura-t-on assez de temps au paradis pour voir Sinatra ? (Equateurs), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pascale-Marie Deschamps, 282 pages, 22 €
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