« Mal de Pierres », le nouveau film de Nicole Garcia, bénéficie d’une sobre Marion Cotillard, mais se révèle au final plutôt vain.
Le nouveau film de Nicole Garcia en tant que réalisatrice (Un balcon sur la mer, Place Vendôme, L’adversaire…), est une adaptation du roman à succès de Milena Agus paru en 2006.
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Un officier beau comme Louis Garrel
L’action se déroule dans le sud de la France, pendant la guerre d’Indochine, et le film raconte l’histoire d’une jeune fille de la campagne, Gabrielle (Marion Cotillard, très bien, sobre, rien à dire). Ses parents possèdent une belle exploitation agricole et font travailler beaucoup de saisonniers espagnols. Mais Gabrielle souffre de ce qu’on appellerait sans doute de l’hystérie, mêlée à de l’érotomanie. Des symptômes déjà bien connus à l’époque dans les milieux psychanalytiques (et guérissables)…mais encore mal connus des populations.
Ses parents, dépassés, ne savent plus quoi faire. Alors la mère (Brigitte Roüan, formidable) va purement et simplement la donner, presque la vendre à l’un des réfugiés espagnols, José (Alex Brendemühl, dans un rôle monolithique et très ingrat), quand elle repère qu’il semble attiré par Gabrielle. Cette dernière finit par accepter cette union sans amour. Du moins de sa part. José lui restera toujours fidèle, fera tout pour la rendre heureuse. Avec abnégation.
Mais voilà. Quelques années plus tard, comme Gabrielle souffre de calculs rénaux (le « mal de pierres »), on l’envoie en cure thermale dans un grand hôtel de montagne pour un séjour de six semaines (beaucoup moins drôle que le Grand Budapest Hôtel de Wes Anderson). Là, elle rencontre André Sauvage, un officier français blessé en Indochine, beau comme Louis Garrel. Une passion naît entre Gabrielle et lui. Et si Gabrielle avait enfin trouvé le bonheur ?
Du cinéma français à la bourgeoise
C’est filmé avec un joli académisme, dans de beaux décors (on aimerait vivre dans la maison du bord de mer).C’est du travail très ouvragé, qui peut séduire un public international qui aime le cinéma français à la bourgeoise, avec ses haies bien taillées et son sens du romanesque et de la passion sans retour. Et pourtant, en dépit de tout ce soin et cet argent, quelque chose ne fonctionne pas.
Parce que le scénario (comme le roman) repose sur un twist final assez désagréable (spoiling-alert – qui induirait qu’une jeune ado hystérique fera forcément une grande mythomane quand elle sera grande), et force le récit à nous manipuler en permanence, puis à insister sur certains points à la fin du film, afin de réussir à nous convaincre que ce qu’on essaie de nous raconter est la vérité.
Les deux heures passées semblent soudain un peu vaines…
Mal de Pierres de Nicole Garcia (France). Avec Marion Cotillard Louis Garrel, Alex Brendemühl. Sélection officielle: en compétition.
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