Hors-compétition, « Le BGG » est un conte spielbergien un peu lourd autour d’une petite fille et d’un géant.
Du nouveau film de Steven Spielberg, il y avait à la fois beaucoup à attendre…et beaucoup à craindre. Beaucoup à attendre, puisque les premières images dévoilées proposaient une sorte de quintessence, d’élémentaire spielbergien, que le cinéaste n’avait jamais condensé aussi radicalement. Une nuit, une orpheline se voit attirée par une lumière luisant au dehors. Elle se lève, puis prend peur; la fascination se mêle de terreur, et enfin la ravit, dans les deux sens du terme (une main géante passe par la fenêtre et se saisit d’elle pour l’emporter au loin).
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Plus proche de Hook que de E.T.
Ce ravissement, cette fameuse épiphanie du regard que tous les grands Spielberg ont mis en scène, est à la racine de la plus belle partie de The BFG : celle que les deux personnages, la petite fille et le géant, partagent exclusivement. L’univers y semble alors dépeuplé. Entre Londres et l’espace plus féerique du pays des Géants, la rencontre de ces deux piliers du cinéma de Spielberg (l’enfant et le monstre, l’œil et l’objet de sa fascination) trouve ici un point de quasi abstraction assez bouleversant.
Hélas, il faut compter avec une seconde partie beaucoup moins aimable. Celle-ci réactive plutôt la fibre enfantine et cracra du cinéaste (Hook, etc.) et montre aussi à quel point le roman de Dahl était probablement plus burtonien que spielbergien. Le film entre alors dans un délire franchement grossier, à base de reine d’Angleterre et de concours de pets.
Fibre bien connue du genre conte que son inclination pour le laid et la scatophilie…Voilà pour le « beaucoup à craindre », qui était donc en partie fondé.
Le BGG de Steven Spielberg (USA). Avec Ruby Barnhill, Mark Rylance. Hors-compétition.
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