Compte-rendu du concert événement des Daft Punk aux Eurockéennes de Belfort le 1er juillet 2006. En prime, quelques extraits du concert à découvrir en vidéo !
Qu’attendre du retour des Daft Punk sur le devant de la scène en ce dernier jour de juin 2006 ? Si on s’arrête à leur actualité discographique la plus récente, à priori pas grand-chose. Sorti l’année dernière, leur troisième album Human After All, donnait l’impression d’avoir affaire à un groupe en panne d’inspiration. Après avoir régné en maîtres incontestés de la nouvelle scène électronique française au milieu des années 90, les « Daft » avaient perdu au fil des années une bonne partie de leur superbe. Après le visionnaire premier album Homework qui a rendu dingue tous les dancefloor de la planète et permis enfin à la France d’exister sur l’échiquier musical mondial, les deux petits génies s’étaient doucement perdus dans la foulée de la sortie du second opus, Discovery. Malgré un succès commercial certain, l’aura du duo auprès des fans de la première n’avait pourtant cessé de décroître depuis le début de la décennie.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Retour en 2006. Depuis la fin avril, la rumeur venue de Coachella ne cessait de s’intensifier : le nouveau live des Daft et son light show démesuré avaient fait grosse impression, laissant la madone sur le bas côté. Connaissant la propension des forums internet à s’emballer, parfois à tort, on restait suspicieux jusqu’à ce que des retours d’amis confirment les rumeurs de la toile. Pour un fan de la première heure, pas une seconde d’hésitation : Il fallait se faire son propre avis et donc partir en expédition à Belfort pour la seule date française de leur mini tournée mondiale.
Belfort, vendredi 30 juin 2006. Croisé dans l’après midi dans un pub anglais en train d’assister à la défaite des argentins, Thomas Bangalter semble relativement détendu malgré une nuit de réglage et de balance jusqu’à 7h du mat. Précédés, par des Strokes en toute petite forme, les deux androïdes casqués ont à présent la voie libre : programmés en dernier, ils occupent la seule scène encore en activité. Vers 2h30 du matin, les premières mesures de la BO de Rencontre du 3ème type retentissent alors que des faisceaux lumineux blancs balayent la gigantesque scène. La foule compacte commence à vibrer. L’ultra pompé Robot rock ouvre le bal suivi d’un Technologic un peu pataud. Bien qu’ils soient loin d’être nos titres préférés, la puissance et la qualité du son étonnent pourtant d’entrée. Le light show, basé sur une structure pyramidale entouré d’un mur de triangles multicolores en impose. Après un quart d’heure de chauffe, nos deux robots passent à la vitesse supérieure en amenant doucement les boucles de leurs classiques. Mais plutôt que d’enchaîner les tubes les uns après les autres, le live version 2006 brouille les cartes en ne prenant que la substantifique moelle des meilleurs titres. Le set s’apparente au final à une sorte de « megamix » dans lequel s’entrechoquent dans le désordre, voix et boucles extraites de leur discographie. C’est dans ce mélange que réside toute l’ingéniosité de ce nouveau live qui donne une seconde vie à leurs compositions. La technique arrive même à nous faire apprécier Brainwasher ou Prime time of life. Quand Around the world, mixé avec Harder, better, faster, stronger retentit, on comprend que l’on est en train de vivre un moment assez unique. Les 25 000 personnes encore présentes malgré l’heure tardive sont comme touchés par la grâce et deviennent un peu plus hystérique à chaque montée. Les Daft arrivent encore à nous surprendre et ils le font plus que bien ! La suite est un enchaînement de pur moment de bonheur. Entre hurlements et sourires, les corps ondulent, les mains flottent dans les airs au son des hymnes que sont devenus One More Time (leur dernier grand titre ?) ou bien encore les « raves anthems » Rollin & Scratchin, Da funk ou le splendide Alive. Après une heure vingt, la centrale électrique s’éteint soudainement sous des tonnerres d’applaudissement et de cris. Alors que le public espère un rappel, les lumières de la scène se rallument. On comprend que c’est fini et c’est tant mieux ! Tout a été dit pour ce soir. La presqu’île de Malsaucy s’en rappellera à coups sûrs. On a comme l’impression d’avoir retrouvé un vieux pote ou une ancienne conquête qu’on croyait perdu à tout jamais.
Quelque part entre Kraftwerk et Les Chemicals Brothers, les Daft Punk ont trouvé la formule magique qui sied le mieux à leur armée de tubes : puissance + mise en scène + débauche d’effet + gros festivals. Le même concert dans une salle fermée de 2000 personnes à 21h n’aurait sans doute rien à voir avec ce que nous avons vu ce soir. Certes, l’ensemble est beaucoup moins abrasif que leurs performances à l’époque des grandes heures de la french touch, mais l’ensemble est aussi bien mieux maîtrisé. L’impressionnant light show fait le reste. Les puristes pourront toujours râler mais il ne faut pas non plus bouder son plaisir : les Daft aux Eurockéennes, Putain qu’est-ce que c’était bon !
EXTRAITS VIDEOS DU CONCERT
Prochaines dates de la tournée des Daft Punk :
14 Juillet : Summercase festival / Madrid
15 Juillet : Summercase festival / Barcelone
28 Juillet : Global Gathering / UK
05 Août : Sudoeste festival / Portugal
12 Aout : Summer Sonic / Tokyo
13 Aout : Summer Sonic / Osaka
19 Aout : Pukkelpop / Belgique
25 aout : Dublin Marlay Park festival
spécial thanks à Cathy Serra et Delphine Demols
www.eurockeennes.fr
{"type":"Banniere-Basse"}