Se tenant du 22 avril au 1er mai, le festival a offert à son public une programmation chiadée, alliant rap et arts urbains.
Si Reims est bien connu pour sa cathédrale et son champagne, le monde est moins au courant de l’amour que porte la ville au hip-hop. Le festival Boom Bap s’est donc mis en tête de changer ça, avec une organisation placée sous le signe du “participatif”, et une programmation aussi chiadée qu’éclectique. Du 23 avril au 1er mai, le Boom Bap a ainsi fait en sorte de montrer au monde que les Rémois versaient aussi dans le rap et la culture urbaine, en faisant se côtoyer la musique et les arts de rue.
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28 avril : Le Gouffre et Demi Portion
À notre arrivée, alors que des mecs aussi talentueux que Guts, Gallow Street ou Krampf ont déjà foulé les scènes du festival, notre premier contact avec le public rémois et les musiciens se fait au Freaked Studio, lors d’un chouette live du Gouffre et de Demi-Portion. Tout en humilité, celui-ci a prouvé, si besoin était, que les références appuyés à la culture pop (Dragon Ball en tête) pouvaient se marier à un rap de qualité. On vous racontait cette soirée plus en détails ici-même.
29 avril : Binkbeats
Le lendemain, Binkbeats, le multi-instrumentiste néerlandais, donnait une bonne claque à ses spectateurs en réalisant un set impressionnant. Entouré d’une armée d’instruments et de son public, lunettes sur le nez et visage baissé vers ses multiples machines, le musicien nous a offert un long et intéressant concert. Ses reprises, pour la plupart découvertes sur Boiler Room, ont notamment mis cote à cote Aphex Twin, Caribou et Atoms For Peace. Féru d’expérimentations (qui ne sont pas sans rappeler celles de Jacques), l’homme n’a pas hésité pas à piocher dans des objets du quotidien (brosses, assiettes…) pour créer des sonorités étranges, passées en boucle et noyées sous des effets divers. Le tout, pour un live qui en a impressionné plus d’un.
30 avril : JP Manova et Vald
Le samedi, suite à une après-midi dédiée à la danse, et qui aura vu nombre d’artistes s’affronter lors d’une battle, c’est au tour de JP Manova et de Vald de venir défendre leurs couleurs. Rendez-vous à La Cartonnerie, donc, en périphérie de la ville. Après une bonne heure de marche, on est accueilli par un public impatient et prêt à en découdre. JP Manova est le premier à entrer dans l’arène et à découvrir l’ambiance électrique qui règne au sein de “La Carto”. Si le live du rappeur est un peu poussif, ses appels à la révolution un peu lassants, DJ Emii, qui l’accompagne, surprend son monde avec un set et des improvisations ultra-maitrisées. Remixant des grands noms du rap (Sages Poètes de la Rue, NTM…) la jeune femme met la salle en surchauffe avant l’arrivée de Vald. Celui-ci débute son concert dans le noir, après une courte entracte, et fait son entrée sur scène sous les acclamations du public.
Derrière lui se dresse un écran géant, sur lequel s’étendent deux grands yeux de dragon enflammés. Même s’il semble un peu moins en forme que lorsque nous l’avions vu à Genêve, le rappeur délivre un show impeccable, et prouve une fois de plus que le rap game français se fera désormais avec lui, ou ne se fera pas.
À la sortie, alors que la nuit est tombée depuis un petit moment, on passe faire un dernier salut à la mascotte du Boom Bap. Mantha, une nacelle de chantier détournée et devenue machine numérique intelligente, effectue quelques pas de danse avec les spectateurs, échangeant même quelques mots avec eux. Une manière plutôt originale de clore un festival décidément bien tourné vers le présent, et les représentations de celui-ci.
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