Petite déception avec la nouvelle édition de l’incontournable festival Sonar à Barcelone, du 15 au 17 juin. Compte-rendu.
Ce qui, pensait-on, ne devait jamais arriver sera donc finalement arrivé cette année : le Sonar n’a rien eu d’exceptionnel. Confrontés à ce triste constat, les observateurs se perdent en conjectures : 13ème édition inexorablement porte malheur ? Influence néfaste de la Copa del Mundo ? Mauvaise conjonction astrale ? Présence de plus en plus massive, dans le public, de Grands-Bretons, mammifères aux mœurs assez peu excusables ? Pertinentes et pleines de bonne foi, ces hypothèses ne suffisent cependant pas et ne peuvent occulter le fait que la programmation ne s’est pas vraiment montrée à la hauteur de l’événement ? ce dont l’ambiance générale a fatalement fait les frais, la morosité n’épargnant pas la troisième et dernière journée (samedi 17).
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Ainsi, squattées par les éternelles mêmes têtes d’affiche, les soirées n’offraient-elles que peu d’attraits, trop peu en tout cas pour résister à la féroce concurrence du off, le festivalier ne sachant rapidement plus où donner de la tête (et des jambes) devant le nombre de contre-propositions festives, qu’elles aient lieu en club ? que le Fellini, situé sur les Ramblas, soit ici remercié pour sa soirée Gigolo, chauffée à blanc par Richard Bartz ? ou sur la plage ? qui servit de terrain de jeu privilégié à Ellen Allien, The Hacker, Nathan Fake ou, last but not least, Rolando
Organisées dans et autour du Centre culturel de Catalogne et du Musée d’art contemporain, les animations du Sonar de jour n’ont pas atteint, loin de là, leur degré d’excitation habituel ? par la faute, peut-être, du déplacement (provisoire, espérons-le) de la scène du Sonarlab vers le Sonar de nuit. Trop de prestations fumeuses ont fini par nuire à la santé du spectateur, dont fort heureusement quelques excités ? The Liars et leur chanteur frénétique, Pinker Tones, trio joyeux adepte d’une electro gorgée de black-music, les imparables Birdy Nam Nam, auteurs d’un energy-mix exaltant ? ont su réveiller les ardeurs.
Question ardeur, tout avait pourtant bien commencé puisque, dès le premier jour (jeudi 15), une violente révélation éclata. Annoncé par les programmateurs ? qui, pour le coup, ont visé juste ? comme le groupe à ne pas louper, Shit & Shine (ce nom, déjà?) a frappé très fort. Sur scène, ils étaient sept ? cinq batteries (!) et deux basses ?, qui martelaient à qui mieux mieux, et qui, en une longue incantation de 45 minutes, ont hissé haut les couleurs de la transe. C’est dans ces moments-là que le Sonar est grand.
Site officiel : www.sonar.es
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