Le rappeur défroqué sort un album teinté de rock et d’electro : étonnant.
Un modeste carillon en ouverture, les accents de La Marseillaise en conclusion, et au mitan une citation de Gainsbourg, une déclaration d’amour frustré et la réponse explicite au Partir ou rester de Brigitte Fontaine : le frissonnant Je t’aime mais je te quitte, fleuron de l’album, est une sacrément bonne chanson, et on ne s’y attendait pas. Alors, laissons les gardiens de l’orthodoxie évaluer la légitimité de Disiz (ancien La Peste et alors protégé de JoeyStarr) à s’éloigner du rap pour retrouver l’Afrique, la guitare de Prince dans Let’s Go Crazy, l’electro, le rock et des thématiques plus intimes – celles d’un petit garçon belgo-sénégalais grandi en banlieue.
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Laissons-les, car cet album est épatant : Peter Punk, nouvel avatar de Sérigne M. Gueye, s’apparie avec un autre transfuge de la scène hip-hop (Diesel), chipe un bout de batterie aux Ramones, écoute les Talking Heads et XTC, et relit Boris Vian ou Charles Baudelaire. De New York à Paris, le flow se durcit, s’irise de guitares que ne renierait pas Slash et, soudain, on se retrouve face à l’un des plus étonnants albums de chansons francophones de l’année. Peter Punk ou l’enfance retrouvée, car nourri de témérité et d’insouciance.
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