L’organisation américaine Glaad (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) vient de publier son rapport annuel sur la représentation des personnages LGBT dans les blockbusters. Les résultats sont édifiants. Glaad appelle la saga « Star Wars » à la rescousse pour remédier à cette carence tenace dans l’industrie hollywoodienne.
L’organisation américaine Glaad (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) vient de publier un rapport sur la représentation des personnages LGBT au cinéma durant l’année 2015. Baptisé « test de Russo », le rapport rend compte de la représentation des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et/ou transgenres dans le cinéma américain des grands studios, parmi lesquels : 20th Century Fox, Lionsgate, Sony/Columbia, Universal, Disney, Warner ou encore Paramount.
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Basé sur des critères similaires à ceux du « test Bechdel » qui évaluait la part de sexisme des films, le « test Russo » évalue le nombre de personnages LGBT au sein des films ainsi que leur représentation à l’écran. Pour cela les films sélectionnés doivent répondre à trois critères précis : le film doit comporter un personnage défini comme ouvertement LGBT, ce personnage ne doit pas se réduire à son identité sexuelle et enfin son rôle doit être suffisamment important pour que l’intrigue du film pâtisse de sa disparition éventuelle.
Sur 126 films seul 22 soit 17,5 % comportent un personnage LGBT
L’organisation révèle que sur 126 films sortis aux États-Unis, issus des gros studios, seul 22 soit 17,5% comportent un personnage LGBT. Un pourcentage égal à celui évalué en 2014. Glaad révèle que sur les 22 films, 73 % d’entre eux accordent moins de dix minutes aux personnages concernés.
Sarah Kate, présidente de Glaad déplore une carence manifeste au sein de l’industrie cinématographique : « Les films hollywoodiens sont bien en dessous de tous les autres médias en termes de représentation de personnages LGBT ». La présidente de Glaad dénonce également une tendance à la caricature, la plupart des personnages sont cantonnés à des rôles secondaires et leur apparition à l’écran relève plus de l’anecdote ou du gag. Sarah Kate appelle à plus de diversité au sein de ces productions cinématographiques : « Si elle veut continuer à être compétitive et pertinente, l’industrie du cinéma doit accepter de créer des histoires plus inclusives. »
« Star Wars » : gardien de l’espace et de la diversité?
Face à cette carence prégnante, l’organisation américaine, appelle la saga Star Wars à sa rescousse. Bénéficiant d’une visibilité et d’une popularité internationales, les organisateurs de Glaad voit en la saga un médium clé pour réparer ce déséquilibre : « Comme les films de science-fiction ont la possibilité de créer des mondes uniques dans lesquels se trouvent des sociétés plus avancées qui peuvent éclairer la nôtre, le meilleur endroit où Disney peut inclure des personnages LGBT est la saga Star Wars. »
Une proposition loin d’être inédite dans la série intergalactique puisqu’en septembre dernier le romancier Chuck Wending publiait une nouvel épisode de la série Voyage vers Star Wars : Le réveil de la force dans lequel le héros était gay. Intitulé Star Wars: Aftermath le roman suivait le parcours du personnage Sinjir Rath Velus, ancien officier de l’Empire devenu rebelle fervent.
Une propostion à laquelle J.J Abrams semble avoir déjà réfléchi. Le réalisateur de Super 8 avait expliqué, en février, être ouvert à cette idée. Interrogé par Entertainment Weekly, J.J Abrams avait alors déclaré : « Pour moi, tout le sel de Star Wars est d’explorer les possibilités, donc ce serait incroyablement étroit d’esprit de dire qu’il n’y aura pas un personnage homosexuel dans ce monde« .
Reste à savoir si les studios sauront prendre part à ce projet, et ainsi lutter contre cette discrimination évidente au sein des blockbusters américains.
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