Après des débuts trop récapitulatifs et redondants, la suite de la saison 6 de « Game of Thrones » devait s’inscrire dans la même lignée, jusqu’à la fin de son second épisode, choc et plutôt maligne.
Attention, cet article contient des spoilers sur la sixième saison de Game of Thrones.
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Va-t-il falloir toujours attendre les trente dernières secondes de ces nouveaux épisodes de Game of Thrones pour vibrer un peu? Si l’on reprochait à l’ouverture de la sixième saison sa mollesse et sa forme de grand « récap », il est un peu difficile de penser autre chose de ce deuxième épisode qui ne s’émeut que dans ses tous derniers instants.
Des bases qui n’en finissent plus d’être posées
Il y a pourtant des morts inattendues, des dragons libérés, un bébé donné en pâture à des chiens méchants, et le retour d’un Stark, mais pas grand chose pour vraiment bousculer cette impression que rien ne se passe jusqu’à la dernière minute de l’épisode intitulé Home. Les scènes s’enchaînent, donnant quelques minutes à chacun pour faire avancer un poil les multiples intrigues dont les bases n’en finissent plus d’être posées. Arya est toujours aveugle et sans nom, Sansa est toujours au cœur du Nord, désireuse de rejoindre Jon Snow au Mur, Cersei est toujours malmenée à Port-Réal et Tyrion essaie toujours de prendre les choses en main à Meereen.
On se doute que le fait que les anciens seigneurs des Maisons Bolton ou Greyjoy trépassent aura des conséquences. On se dit aussi que si Tyrion arrive à amadouer les dragons de Daenerys, Port-Réal pourrait vite être retournée. On ne sait pas encore en revanche ce que le retour de Bran Stark annonce. Disparu de la cinquième saison, il n’a plus grand chose à voir avec le garçonnet geignard de Winterfell. Ses visions sont plus intenses et semblent sur le point de lui révéler des événements clés du passé. C’est en tout cas ce qu’inspire la scène de l’enfance de son père qu’il revisite. C’était le moment du bonheur à Winterfell. Des frères apprennent à manier l’épée, Hodor sait alors encore parler, et Lyanna, la défunte soeur de Ned Stark sur qui le mystère plane (et les théories de fans pleuvent) est pleine de vie. Rien d’extraordinaire dans cette vision qui met en scène ce qui a disparu, des protagonistes morts tragiquement et un temps de l’insouciance qui régnait sur Winterfell.
Les morts, plus forts que les vivants
Les morts sont partout dans Home. Dans cette scène de réminiscence, dans celle des funérailles de Myrcella qui respire le déjà vu et rappelle celles de son frère dans la saison précédente. Ou encore dans l’assassinat de Roose Bolton, que son bâtard de fils élimine soudain. Plus rien n’étonne de la part de Ramsay, le nouveau grand méchant de GoT. Sa cruauté est sans limites, on le sait depuis la quatrième saison, et on a appris à ne plus être surpris par sa folie démesurée. Le manque de nuance commence à peser durement sur ce personnage qui n’a plus d’autre valeur que de créer le malaise. Le plaisir de voir enfin mort le traître à qui l’on doit les Noces pourpres est gâché dans ce parricide, presque banal dans l’échelle des valeurs de Ramsay.
Ce qui restera alors au centre de ce second épisode concerne plutôt le sort du mort sur qui tout le monde spécule depuis des mois. Du côté du Mur, Mélisandre est en pleine dépression et ne sait plus à quel saint se vouer. Après la disparition de Stannis Baratheon et la mort de Jon Snow, elle ne comprend plus rien des visions que lui offraient son Dieu. « Vous aviez raison depuis le début, le Maître de la Lumière ne m’a jamais parlé » se lamente-t-elle à Ser Davos, le plus sceptique la concernant. « Vous êtes la femme qui m’a montré que les miracles existent » lui répond-il, gagnant ainsi la palme du personnage le plus clairvoyant de GoT. Car on n’y croyait plus. Comme si c’était trop attendu, trop évident, trop teasé, et trop long pour en arriver là. Après quasiment deux épisodes entiers, Jon Snow a été ressuscité par une Mélisandre qui ne semblait pas y croire beaucoup plus que nous. Pendant presque six minutes, on est penché sur le cadavre du Lord Commandant, on guette le moindre mouvement en se disant qu’il n’y en aura pas. Et c’est vraiment quand on n’y croit plus du tout que Jon Snow ouvre les yeux dans une une grande inspiration. C’est le seul bruit de ce dernier plan, cette prise d’air sonore qui nous arrache le premier étonnement de la saison. C’est bon, on peut commencer maintenant?
Game of Thrones, saison 6, tous les dimanches soir sur HBO, dès le lendemain sur OCS
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