La vie de Sofia Coppola commence en 1971. Et sa filmo en 1972. A l’époque, son père tourne Le Parrain. Une des filles Corleone vient d’avoir un bébé, et ce bébé, c’est Sofia. Deux ans plus tard, elle traverse à nouveau quelques plans du Parrain II. Après l’enfance, c’est l’adolescence de sa fille que son […]
La vie de Sofia Coppola commence en 1971. Et sa filmo en 1972.
A l’époque, son père tourne Le Parrain. Une des filles Corleone vient d’avoir un bébé, et ce bébé, c’est Sofia. Deux ans plus tard, elle traverse à nouveau quelques plans du Parrain II. Après l’enfance, c’est l’adolescence de sa fille que son père fixe sur pellicule. Elle apparaît à 12 ans dans Outsiders, avant d’obtenir deux vrais rôles, à chaque fois celui de la petite s’ur de l’héroïne dans Rusty James (1983) et Peggy Sue s’est mariée (1986). Dans les films de son père, Sofia n’apparaît pas sous son nom au générique, mais sous celui d’un mystérieux pseudo, probablement issu d’un surnom familial : Domino. Avant d’apprécier les films de Sofia, on a aimé profondément Domino. Avec son physique presque ingrat
de sauterelle, ses dents en avant, ce corps osseux et encombré, sa fébrilité de petite fille qui peine à accomplir sa révolution pubertaire, Sofia/Domino était une actrice bouleversante. Sur le versant petite peste, dans Rusty James, elle colle aux basques de sa grande s’ur Diane Lane, cette bombasse qui a un petit ami (Matt Dillon) et l’envoie promener à longueur de journée. Deux ans plus tard, elle accueille Peggy Sue/Kathleen Turner dans son involution adolescente et tient l’emploi bizarre de petite s’ur préado d’une femme au corps de quadragénaire. Plus douce, toujours empêtrée de ses complexes, encore animée d’une fougue enfantine assombrie de quelques nuages de spleen teenage, elle porte avec ce personnage, dans un non-dit de la fiction, un lourd secret familial. Sur le tournage de ce film, un des fils Coppola, Gio, disparaît dans un accident de bateau.
A la fin de Peggy Sue…, lorsque l’héroïne revient dans sa vie d’adulte, tous les personnages qu’on a connus lors de son retour vers le passé, réapparaissent autour d’elle. Sauf la petite s’ur, dont on ne saura rien, mais dont on peut comprendre, en un plan infinitésimal sur le visage de Kathleen Turner, qu’elle ne fait plus partie de ce monde. Le personnage disparaît sans explication, façon probablement trouvée au montage d’inscrire un peu de la douleur de la vraie tragédie familiale dans cette comédie du bonheur retrouvé. Après ce rôle magnifique de petite fille privée de croissance, elle tourne dans quelques autres films, et trouve son premier rôle d’adulte dans Le Parrain III, héritière Corleone en tailleur Chanel à moins de 20 ans, et maîtresse du protégé de son père (Andy Garcia). A la sortie du film, les critiques se déchaînent contre elle, lui font payer de façon injuste son ascendance, et elle renonce à la comédie. Qu’est devenue Domino ? Désormais, elle hante les films de Sofia. Dans ce cinéma de princesse(s), où les jeunes femmes sont parées de tous les atouts, perce encore, de façon suraigue dans Virgin Suicides, plus diffuse dans les films suivants, les tourment de la petite fille, le sentiment de temps immobile de l’enfance, ses fardeaux et ses rides intérieurs. Il va de soi que le cinéma de Sofia à tout à gagner à ne pas oublier trop vite Domino.
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