Dès le départ, l’accent de ces remixes est plutôt hip-hop et nonchalant, sous l’impulsion d’Adrock (Beastie Boys), du producteur hip-hop El-P, de John King des Dust Brothers (ses producteurs désormais historiques). Beck a aussi pioché parmi la jeune garde du hip-hop américain indépendant en choisissant Homelife et Subtle, et a recruté quelques nouvelles têtes, dont […]
Dès le départ, l’accent de ces remixes est plutôt hip-hop et nonchalant, sous l’impulsion d’Adrock (Beastie Boys), du producteur hip-hop El-P, de John King des Dust Brothers (ses producteurs désormais historiques). Beck a aussi pioché parmi la jeune garde du hip-hop américain indépendant en choisissant Homelife et Subtle, et a recruté quelques nouvelles têtes, dont les Français Octet, un peu scolaires ici, mais par ailleurs auteurs d’un récent album de pop psychédélique passé trop vite et trop tôt à la trappe (Cash and Carry Songs).
Le générique ressemble à une petite discothèque contemporaine de bon goût et les versions, plutôt réussies, tendent vers une même manière de relire l’œuvre de Beck : en privilégiant sa voix, toujours empreinte d’un étrange mélange de gravité et de légèreté, en accentuant la nudité brute de ses rythmes et en rehaussant l’inventivité de ses arrangements, dont l’aspect cartoonesque est souvent mis en valeur. Le remix le plus touchant est bien celui des immenses Boards Of Canada : on y décèle de la sensibilité, de la mélancolie et de l’irrationnel, un peu comme si les univers conjugués des artistes contenaient davantage de points communs que prévu. Celui d’Air est en revanche décevant : on n’y retrouve guère la personnalité ou l’habituel savoir-faire évanescent et psychédélique des Versaillais.
Pour emballer le tout, Beck a fait appel à l’artiste qui avait signé la pochette de Guero : Marcel Dzama, un dessinateur canadien récemment installé à New York et dont l’œuvre, mélange de ligne claire et de surréalisme défroqué, est, graphiquement, l’une des plus intéressantes du moment. Entre Dzama et sa belle liste de remixeurs, Beck ne laisse aucun doute sur son flair.