Décrétée il y a quelque jours, la grève des scénaristes à Hollywood touche plus fortement l’industrie TV que le cinéma. La crise met à mal aussi bien les « Desperate Housewives » que Jack Bauer, en panne de scripts.
Annoncée à maintes reprises au cours des dernières années, la mise en grève des scénaristes hollywoodiens est devenue depuis quelques jours une réalité. Depuis le 5 novembre, la Writers Guild of America (WGA), qui représente plus de 12 000 membres de la profession, a annoncé l’arrêt général et illimité de la production écrite à Hollywood. En négociations, la WGA et l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (MPTP, l’union des producteurs des majors) ne sont pas parvenues à un accord. La surprise est d’autant plus grande qu’en 2001, un compromis entre les deux organisations avait été trouvé dans une situation similaire afin d’éviter le pire.
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La discorde porte sur les droits d’auteur concernant les nouvelles possibilités de diffusion via le numérique. La WGA réclame en effet de nouveaux droits issus de l’émission de leurs œuvres sur Internet (via la plateforme I-Tunes ou les sites des chaînes de télévision). Les revendications se portent aussi sur une hausse des royalties concernant la vente de DVD. En réponse, la MPTP avance l’argument de l’augmentation des coûts de tournage pour justifier leur refus d’une telle réforme.
L’industrie de production télévisuelle semble pour le moment être plus touchée que le cinéma, jusque-là relativement épargné. Plusieurs reality show, dont ceux de David Letterman ou de Jay Leno, n’ont pu être diffusés, les répliques des animateurs étant écrites par des dialoguistes. Côté séries TV, plusieurs ont été retardées (Rules of Engagement, The Big Bang Theory…). Tandis que le tournage de la quatrième saison de Desperate Housewives devrait être arrêté en fin de semaine faute de nouveaux scripts, Heroes Origins, prequel d’Heroes, a tout simplement été reporté à 2008. Le cas de Lost et de 24 semble plus compliqué : une moitié de leurs prochaines saisons respectives est prête à tourner mais en l’absence d’issue à la grève envisagée à court terme, les producteurs hésitent à ouvrir ces chantiers sans savoir si le dénouement (capital pour ce type de récits) sera écrit en temps et en heures. Soutenue par d’autres artistes (réalisateurs, acteurs…), cette grève pourrait, selon certains, « paralyser entièrement l’industrie du divertissement américain ».
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