Un opéra sous acide, de l’élégance, du néo-punk, de la grosse maille : c’est le deuxième épisode de la fashion week homme automne / hiver 2016 qui se tient jusque dimanche soir à Paris. On vous montre et on vous raconte. Lemaire : élégance et désinvolture C’est dans un très beau hall aux moulures impressionnantes de l’Université […]
Un opéra sous acide, de l’élégance, du néo-punk, de la grosse maille : c’est le deuxième épisode de la fashion week homme automne / hiver 2016 qui se tient jusque dimanche soir à Paris. On vous montre et on vous raconte.
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Lemaire : élégance et désinvolture
C’est dans un très beau hall aux moulures impressionnantes de l’Université Paris-Descartes, rue de l’Ecole de Médecine, que Christophe Lemaire et Sarah Linh-Tran ont présenté leur collection. La joyeuse et enivrante musique résonne dans le grand espace tandis que commencent à défiler les modèles. On reconnaît rapidement la « patte » Lemaire, fluide et élégante. Les mannequins sont vêtus de noir, de marine, de blanc, de beige, mais aussi d’un profond et intense vert bouteille. Collection automne / hiver oblige, l’outerwear est de sortie : le vestiaire est composé de pièces classiques revisitées telles que gros duffle coats et vestes blazers… Mais aussi de bombers ou vestes en jean brut déconstruites, qui viennent ajouter une touche plus cool et décontractée. Pour trancher, les fluides pantalons de costume sont portés avec des baskets à semelles blanches. Avec leurs fausses gueules d’ange, les garçons apportent une touche de désinvolture. Si le duo de créateurs a expliqué avoir été très inspiré par la recherche d’une forme de noblesse et avoir particulièrement travaillé sur les coupes, c’est ce mélange d’élégance et d’insolence qui marque cette collection. Un sans faute.
Mix and match chez Miyake
Entièrement en violet, la première silhouette donne le ton: de la grosse maille et des tricots. Au sein du lumineux Palais de Tokyo, en cette froide matinée, les mannequins défilent autour de jolies pousses de blé, donnant plutôt une impression de printemps. Comme toujours chez Miyake, on retrouve une harmonie dans un mix and match de couleurs et de matières. Du violet, du noir, du bleu, du vert, des imprimés, des volumes qui caractérisent des vêtements légers et fonctionnels. Peu à peu, les looks deviennent plus urbains et plus sportswear. Pour cette collection que le directeur artistique Yusuke Takahashi a baptisée « Neonomade », les hommes Miyake sont affublés de chapeaux cloche et enroulés dans de grandes écharpes. Aux pieds, baskets orange flashy, qu’on remarque fortement avec des shorts type cylcistes par dessus des leggings. Pour les pièces en grosse maille, le créateur japonais est parti chercher de l’inspiration du mode de vie des nomades de Mongolie.
Crédits : Images Sébastien Bauer – Montage Pierre-Marie Croquet – Production Alice Gaubert-Verrier – © Studio Jungle 2016
www.isseymiyake.com/en
Néo-punk chez Julien David
Les hommes Julien David entrent en scène avec des cheveux coiffés de métal et de plumes hissées sur la tête, inspiration manga japonais, sous la très forte musique qui bat dans un très sombre sous-sol d’un immeuble de l’avenue George V, dans le 8ème arrondissement de Paris. L’allure est froide et futuriste, avec beaucoup de pièces en denim réversibles en première partie du show. Cette saison, les manteaux et parkas déconstruites et aux poches en nylon se portent très longs. Une ambiance néo-punk, mais plus le show avance, plus les looks deviennent là aussi sportswear. Comme un coup d’éclat dans cette ambiance glaciale en découvrant deux silhouettes parées de larges et douces vestes rose bonbon qui donnent envie de s’emmitouffler dedans, assemblées à des pantalons jogging marine, couleur dominante de cette collection. Electrisant.
Sublime psyché-baroque chez Dries Van Noten
Magnifique lieu choisi pour le dernier show de la journée : l’Opéra Garnier. Après une longue attente sous les immenses et impressionnants plafonds, on se retrouve plongé dans l’obscurité, avec seulement une grande poutre dorée illuminée au milieu de la scène. Soudain, les rideaux se lèvent des deux côtés de la scène, dévoilant photographes installés pour shooter. Les mannequins avancent un à un, présentant de beaux manteaux longs accessoirisés de chauds cols en fourrure. Les imprimés camouflage, chers au créateur, se retrouvent dans des tons jaune presqu’or, violet, bleu. D’élégants shorts se superposent par dessus de soyeux leggings et les bombers (grosse tendance) se portent version chic. On en prend plein la vue en découvrant de longues vestes peignoir en velours rouge très baroques; s’ensuivent des sacs à dos faits du même velours rouge et de fines lanières de cuir noir. Pour avancer, les jeunes hommes sont parés de boots militaires: Dries Van Noten a expliqué avoir voulu habiller une « armée de l’amour », avec des imprimés inspirés de l’oeuvre du graphiste californien Wes Wilson, célèbre pour ses posters psychés dans le San Francisco de la fin des 60s. Dries a aussi déclaré avoir puisé dans « l’atmosphère du mouvement hippie post Vietnam, avec tous ceux qui revenaient de la guerre et arrachaient leurs badges pour faire des compositions florales avec les vêtements militaires ». Une fois de plus, Dries Van Noten signe une sublime collection.
Crédits : Images Sébastien Bauer – Montage Pierre-Marie Croquet – Production Alice Gaubert-Verrier – © Studio Jungle 2016
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