Half Moon Run : toujours grands et inspirés sur scène. Les Canadiens jouent au Printemps de Bourges ce soir. Mardi, on était à La Maroquinerie pour admirer leur aisance et leur précision sur scène. On vous raconte.
En 2012, on avait découvert Half Moon Run sur scène à la faveur de deux concerts parisiens. Le premier à la La Flèche d’Or il y a tout juste un an en première partie de Willy Moon, le deuxième au Divan du Monde lors du dernier Festival des inRocKs. A chaque occasion, les Canadiens avaient réussi à emporter l’adhésion d’un public qui ne s’était pas déplacé pour les écouter.
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Il est à peine 21h lorsque le trio fait son apparition sur la scène de La Maroquinerie ce mardi 23 avril. Renforcé par l’apport d’un musicien qui n’a d’additionnel que le nom. le groupe joue enfin devant son propre public à Paris. La salle est comble. Half Moon Run débarque donc à quatre pour jouer les chansons de Dark Eyes, première cavalcade discographique disponible sur Internet depuis plus d’un an. Il faudra attendre le 10 juin pour découvrir l’album dans sa version physique en France, mais les spectateurs présents ce soir-là n’ont pas attendu la sortie du livret pour apprendre les chansons par cœur.
Dès les premières mesures, le public accompagne le groupe d’un fredonnement d’abord timide et discret. Sur scène tout n’est que précision, audace, aisance et harmonie. De Nerve à Need It en passant par Full Circle, 21 Gun Salute et Call Me in The Afternoon, les Montréalais alternent subtilement candeurs, fulgurances, douceurs et grandes cadences. Désinhibé par la saveur de l’instant, le public profite des rares intermèdes pour crier son amour et sa déférence. Logique, tant la bonne humeur et la sympathie du quatuor Montréalais tranche avec la froideur affichée par bon nombre de groupes indé.
Une fin de concert intimiste et acoustique jouée en bord de scène ne nous fera pas oublier la grandeur électrique du groupe. Avec des morceaux comme Give Up, Half Moon Run est même capable de convoquer l’aura de Thom Yorke sans provoquer le moindre rejet de la part de la société des fidèles détracteurs de Radiohead (société à laquelle, il faut bien l’avouer, je prétends modestement à la présidence).
Même tour de magie (et de force) avec She Wants To Know et sa progression de guitares éthérées qui n’est pas sans rappeler les pires escalades bruitistes de Muse. Mais à la lumière d’Half Moon Run, préférences et préjugés s’allument d’un éclat rare et fédérateur, pour finalement converger dans le spectre du consensus. Et réunir pendant une heure des spectateurs aux humeurs et aux attentes mélangées.
Half Moon Run en concert au Printemps de Bourges ce jeudi 25 avril, le 26 à Nantes, le 27 à Bordeaux.
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