Du 11 au 18 février s’est tenue la semaine de la mode New-Yorkaise. Portrait en 4 volets des tendances à retenir cette saison.
« you never can be overdressed » (ou : « on ne peut jamais être trop habillé ») disait Oscar Wilde. Et voilà ce qui pourrait en une phrase résumer la semaine de la mode New Yorkaise qui a une nouvelle fois tenu ses promesses en nous réservant son lot de défilés ahurissants. Un esprit disco des montagnes, des femmes pancartes et des marques à la philosophie « gender fluid » (ou une fluidité dans le genre), voilà notamment ce que l’on retiendra de cette Fashion Week New Yorkaise qui se clôture aujourd’hui.
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On a croisé la femme hastag et l’homme-valise queer :
Le show Hood by Air par Shayne Oliver a été théâtral et sulfureux, comme à son habitude. Les mannequins était empaquetés, étiquetés, ambiance hall d’aéroport un jour de congrès SM. La touche Hood by Air provoc’ était dans la cuissarde rouge en caoutchouc à talons inspiration Rick James, seyant. Le message était bon enfant chez Lacoste avec ses pulls « Une Crocodelle » et son inspiration Atari rétro et skieur old-school. Alexander Wang, quant à lui, a notamment fait défiler Alice Glass, ancienne chanteuse au caractère bien trempé des Crystal Castles, et a présenté des vêtements où l’on pouvait lire les simples mots « strict », « tender », « girls ». Des défilés façon hashtag, pensés pour Instagram.
La montagnarde disco enflammera vos nuits :
« #AltuzarraFW16 is…Lessons in Layering. » Regram @voguerunway. Image by @kevintachman.
Une photo publiée par ALTUZARRA (@altuzarrastudio) le 13 Févr. 2016 à 20h05 PST
On a vu de la doudoune, de la fourrure, du rembourré, oui, mais inspiration boule à facettes et night-club. Chez Opening Ceremony et Michael Kors cette saison la femme était disco-chic et rétro à la fois. On l’imagine prendre le soleil avec ses lunettes fumées, à Courchevel, et troquer son vin chaud pour un gin-to’. Chez VFiles les modèles frangés jusqu’au nez très Sia-esque avaient eux aussi l’allure du montagnard. On y a vu des blousons cuir, cols intérieurs blancs, des robes nightclubbing et des cols éclairs. On retiendra la doudoune jaune XXL offrant une silhouette rembourrée, façon combinaisons de ski. Altuzarra aussi a dégainé les gros manteaux et les rembourrages intérieurs, style randonnées des montagnes, mixées a des vêtements frangés et des fourrures flamboyantes. La montagnarde-disco a ce look décalé, elle a l’allure sportive et festive à la fois, elle ose le too-much et les couleurs criardes.
La philosophie « gender-neutral » :
De jeunes marques à la vision « gender-neutral » ou « gender-fluid » (définition de l’identité genrée neutre ou fluide) ont incarné sur les podiums cette nécessité de donner un souffle nouveau à la définition des genres masculin/féminin très binaire et franchement archaïque. S’est opéré une démonstration d’ambiguïté autour du vêtement comme du mannequins : Telfar a limité sa palette de couleurs aux blanc, noir et marron laissant ressortir les détails subtils du vêtement et la silhouette gracile des mannequins, cheveux au vent. Chez Gipsy Sport, Nico Panda et Eckhaus Latta le mannequin était dreadé, tatoué, albinos, poilu du torse, crêté, un peu pin-up et avait tous les âges. Fille ou garçon importe peu, seule leur personnalité compte. Les créateurs ont opté pour un casting de caractère afin de présenter leurs collections donnant par la même occasion à cette Fashion Week un vent de légèreté.
Le nouveau classicisme américain :
Une photo publiée par Narciso Rodriguez (@narciso_rodriguez) le 17 Févr. 2016 à 15h17 PST
Les sœurs Olsen ont dévoilé cette saison avec The Row un défilé proposant une nouvelle vision du classicisme façon Hermès à l’américaine. On se souviendra d’ailleurs que leur ancienne directrice artistique Nadège Vanhee-Cybulski est, depuis 2014, styliste de la marque Hermès. Avec ce défilé, elles signent par la même occasion le retour de la babouche, leur it-product. Les manteaux sont longs, amples, dans des teintes de beiges. Les matières nobles sont mises en avant avec du cachemire, de la mousseline, du satin de soie, du jersey, du drap de laine… La richesse des créations réside dans la coupe et le travail du tissu. Ce nouveau classicisme américain ne dévoile pas les corps, on les devine. Dans cette même sobriété, les femmes chez Derek Lam sont malgré tout doucement festives. Robes longues de soirée, matières fluides et élégantes, ses pièces restent toutes également dans des couleurs uniformes. Narcisso Rodrigues quant à lui développe l’habillé-déshabillé avec des robes qui tombent droites, des couleurs pâles et des tenues effet nuisette nuit de noces. Mais surtout, le créateur dissimule avec délicatesse les poignets de ses modèles aux silhouettes Doillon-Gainsbourg, sur des tenues aux décolletés plongeants, il déplace la pudeur. Simplicité et justesse caractérisent ces trois créateurs, avec ce twist de modernité qui les caractérise.
Louise des Ligneris
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