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Depuis un peu plus d’un an, deux amies basées à Paris redonnent vie à des vêtements vintage en retravaillant leur coupe et en les mettant en scène. Elles mettent en ligne une nouvelle “collection” tous les mois.
Les premiers jours de chaque mois, une poignée de fidèles guette avec impatience la mise en ligne de la précieuse cargaison de Revu. Petites robes brodées, shorts en laine, chemisiers en soie, la sélection est resserrée mais va à l’essentiel et à l’impeccable. En à peine plus d’un an, Revu s’est déjà fait un nom dans l’univers exigeant du vintage.
Leur site met une grande claque dans la nuque des magasins de vente en ligne. La formule repose sur une bonne dose de vintage donc, à la différence près que toutes les pièces chinées par les deux amies passent d’abord entre les mains de Sara la styliste, qui les retaille, puis entre les mains de la directrice artistique Laetitia, qui les shoote. A chaque étape, de la visite des fripes et vide-greniers jusqu’aux influences privilégiées, en passant par le thème du shooting, tout mis en cohérence par les deux acolytes.
A chaque mise en ligne ses influences et son univers.
« On essaie de tenir une ligne directrice dans chaque ‘collection’, expliquent-elles en chœur. A chaque mise en ligne correspond une ambiance, un mannequin et un panel de fond de couleurs. Cette patte visuelle forte contribue à faire de Revu un endroit à part où l’on aime à venir se balader, même quand la plupart des pièces ne sont plus disponibles.
Laetitia détaille : « La démarche est plus arty que mode en fait, même si on est soumises à des contraintes de lisibilité des vêtements (chaque vêtement possède sa fiche signalétique, déclinant mensurations, couleur et tissu, ndlr) ».
Au-delà du vêtement
Les douze pièces du mois de juin sont en « magasin » depuis un peu moins d’une semaine. Pour cette nouvelle mise en ligne, la donne a un peu changé. En page d’accueil du site, la silhouette du mannequin se dessine et se répète sur un fond bleu Klein. « On voulait quelque chose de plus expérimental, de plus bizarre, et d’un peu moins ‘mignon’ (…) On en avait assez de la photo en pied on voulait varier les pauses et faire des focus sur des pièces particulières », raconte Sara.
Au-delà de l’amour de la sape, qui anime évidemment les deux associées, il y a aussi un message. “Derrière le projet, il a aussi la dimension de recyclage du vêtement. Un vêtement a plusieurs vies, et on aime sortir du cycle de la consommation et lui en donner une seconde. » « Après, ça ne veut pas dire que les vêtements puent hein, on les nettoie avant de les mettre en vente », précisent-elles en se marrant.
Succès “in real life”
Régulièrement, elles emportent leurs univers dans les salons vintages, où elles font un tabac. Laetitia a son idée sur ce succès « physique » : « C’est surtout dû au fait qu’on soigne vraiment l’image du stand sur les salons : on installe les fonds de couleurs, qui sont un peu notre marque de fabrique. C’est très important pour nous parce qu’on veut faire plus que de la mode et développer une image forte, identifiable au-delà des vêtements. »
A partir du 5 juillet*, une sélection spéciale de pièces s’installera chez Centre Commercial pour quelques semaines, au milieu de travaux de l’artiste Seb Preschoux. « Ce sera l’occasion de rencontrer les clientes et pour elles de venir essayer les vêtements, on a hâte”, glisse Sara.
La finalité n’est pas financière pour le duo, dont ce projet n’est pas l’occupation principale. Sara, la styliste suédoise, passée par Cheap Monday et Bensimon, est aujourd’hui consultante pour un bureau de tendance réputé. Directrice artistique du magazine Jalouse pendant sept ans, Laetitia travaille désormais à son compte, tout en étant l’un des directeurs artistiques du dernier né de la galaxie Nouvel Obs, Obsession.
« Ce projet, c’est surtout un portfolio, une carte de visite, chacune dans notre domaine », conclut Laetitia.
Gino Delmas, photos Laetitia Hotte
*Vernissage le 5 juillet à partir de 18h, Centre Commercial (2 rue de Marseille 75010)
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