Retour pétillant de The Coral, vétérans toujours verts d’une pop éternelle, qu’ils subliment sur Butterfly House. Liverpool, champion d’Angleterre, haut la main, haut les coeurs.
Comme la philosophie à Athènes, l’impressionnisme à Auvers-sur-Oise, la dentelle à Bruges (le jambon à Bayonne, etc.), le rock à dominante guitare-voix est une marque déposée de Liverpool. Une spécialité apparue dans les années 60 avec le Merseybeat, et que les Beatles ont rendue universelle. Sauf que depuis cet âge d’or, rares ont été les groupes à entrer dans l’histoire.
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Qui se souvient par exemple de Cast, de Shack ou de The Real People ? Des noms qui parlent aux initiés, au club des hardcores solitaires, mais pas au-delà. Plus symptomatique encore, le cas de The La’s, groupe des années 80 devenu culte après un album dont on est au moins sûr qu’il fut décisif dans les destinées de Blur et d’Oasis. Quelques ballades limpides suffirent à ces scousers (ceux qui parlent avec l’accent incompréhensible propre aux habitants de Liverpool) pour réécrire le passé en dégageant l’horizon du futur.
Sauf qu’ils se montrèrent infoutus de conjuguer leur énorme talent au présent. Si bien qu’à force d’impasses et de carrières embryonnaires on pourrait presque parler de syndrome lillipuldien. Et même d’une malédiction s’il n’y avait l’exception The Coral, qui existe depuis bientôt quinze ans, assume à fond l’histoire, toute l’histoire, et sort aujourd’hui un sixième album d’une insolente fraîcheur.
Oh, certes, on parle ici de The Coral, et avouons que ça ne fait d’ombre à personne, par manque de glamour, de vernis people, d’un peu de trash, juste de quoi stimuler les glandes surrénales de la gent médiatique. Sans compter que les garçons ne cherchent pas exactement à camoufler leur “aura” provinciale. Quand le chanteur James Skelly débarque, c’est vêtu d’un coquet blouson d’aviateur au col en acrylique, le même que doivent porter tous les faux Eddie Cochran dans les fêtes foraines du Guatemala.
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