Dans un musée à Séoul Il m’arrive de confondre un peu tous les musées d’art contemporain que j’ai visités. Je ne sais plus où se trouve tel Miró ou tel MacCarthy que j’ai aimé. Le Leeum, Samsung Museum of Art de Séoul est assez marquant : chacun des trois bâtiments, reliés entre eux, a été conçu par un architecte différent. Et pas des moindres : Rem Koolhaas, Jean Nouvel et Mario Botta (photo). Comme son nom l’indique, le musée appartient à Samsung. Sur une esplanade, il y a, comme à Ottawa et provisoirement aux Tuileries, une immense araignée que Louise Bourgeois a appelée Maman.
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Dans un hôtel à New York Le Inn at Irving Place est un tout petit hôtel, difficile à trouver parce qu’il n’a pas d’enseigne. Il n’y a pas d’ascenseur, c’est une maison victorienne dans l’East Side, près d’Union Square. Dès qu’on entre, on se retrouve à la fin du XIXe siècle. Les chambres portent des noms d’écrivains, Henry James, Edith Wharton. Ça me rappelle Chez les heureux du monde. Il n’y a que deux étages et pas de vue extraordinaire mais la lumière est très belle, découpée par les lamelles des stores comme dans un film noir hollywoodien.
Dans des chaussures à São Paulo La Galeria Melissa est une boutique au Jardim Paulista, un quartier de São Paulo. Le lieu, plus proche du musée d’art contemporain que d’une boutique de chaussures, a été conçu par l’architecte Zaha Hadid et les modèles ont été dessinés par elle et Vivienne Westwood, entre autres. La particularité de l’endroit, c’est que toutes les chaussures, même les plus sophistiquées, sont en caoutchouc : les bottes, les escarpins, les chaussures à talons… On en trouve de toutes les couleurs, de toutes les formes… Dans Un tramway, mis en scène par Warlikowski, les chaussures rouges que je porte quand je danse le tango avec Yann Collette viennent de chez Melissa.
Dans une cidrerie à San Sebastián Il y a beaucoup de cidreries dans le Pays basque, aussi bien français qu’espagnol. Ma préférée s’appelle Petritegi, à Astigarraga, au-dessus de San Sebastián, en haut d’une route de montagne. La salle est vaste comme une gare, avec d’immenses tables en bois, et dans des caves voûtées il y a d’énormes fûts de cidre en enfilade et on va se servir soi-même. Les clients ont des couverts mais pas d’assiette, on mange dans le plat collectif. La nourriture est délicieuse. Ce ne sont pas des tapas mais beaucoup de poissons cuisinés de façon très raffinée.
Dans les robes d’Azzedine Alaïa Il s’est aménagé un territoire protégé. Il ne fait pas de défilé, ne participe pas à la fashion week, montre ses modèles dans son atelier. Son travail a traversé les époques : il emprunte souvent au passé et semble toujours au futur. À Cannes et à Venise cette année, j’ai porté beaucoup de robes de lui. Il est le Morandi de la couture.
Isabelle Huppert
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