Depuis ses débuts, l’élégant Benjamin Biolay flirte vers une pop moderne et urbaine. Si le cheminement musical reste ce sillon, son chant susurré se fond dans les errances lascives. Avant la sortie de son quatrième album Trash Yéyé (10 septembre), Benjamin Biolay partage en vidéo quelques moments d’enregistrements à suivre pendant tout le mois de juillet sur lesinrocks.com. En prime, découvrez le clip du premier extrait de l’album, Dans la Merco-Benz.
C’est à cinq ans que Benjamin Biolay fait vibrer ses premières cordes de violon. Il suit une formation assez « classique », école de musique, conservatoire et reçoit deux prix. Durant ses années de lycée, ce jeune lyonnais s’essaye brillamment à la guitare, au piano et au tuba. Les rencontres s’enchaînent, il devient arrangeur de Hubert Mounier de l’Affaire Luis Trio et les maquettes se peaufinent. Ses pérégrinations musicales le mènent à la rencontre de Keren Ann, son double musical.
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Sa première échappée solitaire, Rose Kennedy lance les grandes lignes d’un des auteurs-compositeurs les plus doués de sa génération. Les parallèles sont tentants. La poésie, la voix monocorde, l’allure de dandy, la désinvolture, les mélodies aux arrangements de cordes subtils, les références puisées dans la culture anglo-saxonne, Benjamin Biolay pourrait bien ressembler à Serge Gainsbourg. Du moins c’est ainsi qu’il apparaît. En 2002, Rose Kennedy reçoit la victoire méritée de l’album révélation. S’en suit Négatif. L’atmosphère ne change pas : intime, mélancolique et un brin nostalgique. A trente ans, Biolay n’en est plus à son coup d’essai.
De collaborations distinguées avec Daphné, Françoise Hardy, Juliette Gréco, Valérie Lagrange, Julien Clerc en passant par la parenthèse de Home avec Chiara Mastroianni, le Bye bye beauté de sa sœur Coralie Clément et la bande originale de Clara et moi jusqu’à la plus discutée réalisation du Jeu des sept erreurs d’Elodie Frégé (un titre qui a le mérite d’être honnête), il sait adapter en souplesse son investissement personnel. S’il n’a pas encore composé de tube pour son compte, son nom est associé au regain de succès d’Henri Salvador. Mais c’est encore aux côtés de la lady Keren Ann que la magie s’éveille. On ne peut être que délicieusement jaloux de celui qui a composé Au coin du monde. Par delà les nombreuses sollicitations insistantes, il se recentre sur l’écriture un cran plus personnelle d’un troisième album A l’origine. L’empreinte gainsbourienne qu’il a toujours inconsciemment cherché est maîtrisée et des arrangements toujours plus luxuriants.
Trash Yéyé. Derrière l’oxymore se cache le pari audacieux de mêler paroles trashs et pop sixties. Décalé de son image de garçon sage égaré dans ses pensées romantico-mélancoliques, Biolay surprend sans s’écarter des eaux de la chanson. Son goût pour les mélodies simples (ce qui ne signifie pas faciles) n’altèrent en rien la poésie. A mi chemin entre l’allusif de ses débuts et Gainsbarre, les paroles plus directes se succèdent sur fond de mélodies pop. On navigue de l’innocence au désir animal de soirées glauques dans sa Garçonnière jusque Dans la Merco Benz. Après l’enregistrement fructueux de son troisième album, il réitère l’expérience au studio de Dominique Blanc-Francard entouré de la fine lame Bénédicte Schmitt à la réalisation. Homme de paradoxe peut-être. Grand artiste sans aucun doute, il illumine la poésie par la musique et transcende sa musique par ses mots.
En attendant de découvrir Trash Yéyé, Benjamin Biolay se confie entre deux enregistrements au studio Labomatic. Lesinrocks.com vous proposent ces quatre vidéos exclusives à raison d’un épisode cette semaine. En prime, découvrez en avant-première le clip du premier extrait de l’album, Dans la Merco-Benz.
Benjamin Biolay sera à la Cigale le 13 septembre avant de partir en tournée.
Plus d’info : www.benjaminbiolay.com
Avec l’aimable autorisation de Virgin
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