A l’époque où il fait bon vanter les mérites du Made in France, l’histoire de Larose Paris méritaient bien le détour. Fondée l’an dernier par le journaliste Marc Beaugé et l’entrepreneur québécois Isaac Larose Farmer, la marque de casquettes et chapeaux est aujourd’hui vendue dans une trentaine de points de vente à travers le monde… […]
A l’époque où il fait bon vanter les mérites du Made in France, l’histoire de Larose Paris méritaient bien le détour. Fondée l’an dernier par le journaliste Marc Beaugé et l’entrepreneur québécois Isaac Larose Farmer, la marque de casquettes et chapeaux est aujourd’hui vendue dans une trentaine de points de vente à travers le monde…
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Comment passe t-on du journalisme à la vente de casquettes ?
Marc Beaugé – J’ai beaucoup écrit sur la mode à GQ, aux Inrocks et aujourd’hui au Monde magazine. A force d’en parler, de critiquer aussi, pas mal, j’ai eu envie de me confronter au sujet. J’ai rencontré Isaac, mon associé, par hasard lors d’un dîner chez une amie commune. On a commencé à parler et on a vite compris qu’on avait les mêmes intérêts esthétiques. On connaissait les mêmes sites de mode un peu obscurs, comme The Non Place ou Jake Davis Blog. On s’est revus et je lui ai dit : « Ecrivons trois idées chacun de notre coté sur un papier. Si on a une idée en commun, on la lance ». Ca s’est fait comme ça.
Quelles étaient tes idées ?
La première idée c’était une marque de gants, la seconde une marque de petite maroquinerie type porte-cartes et enfin une marque de casquette cinq pans haut de gamme. Isaac avait ausssi pensé à ça. On s’est lancé…
Quelle est l’origine de cette casquette cinq pans ?
A la base c’est une casquette de navigateurs. Elle est devenue iconique dans le street-wear dans les années 90, notamment parce que la marque Supreme en a produit un tas de modèles différents. C’est une casquette particulière, ce n’est pas la casquette de base-ball traditionnel avec une marque frontale. (Il saisit un exemplaire). C’est une casquette à cinq pans. C’est-à dire que si tu ne comptes pas la visière, tu as deux pans sur le coté, deux sur le dessus et un devant. Il y a 5 morceaux cousus les uns aux autres.
Comment votre 5 pans a t-elle été concue ?
On l’a conçue avec Pauline Brosset, une jeune chapelière parisienne qui a notamment collaboré avec Kenzo ou Barbara Bui. On lui a ramené une casquette cinq pans et on a travaillé notre propre modèle : avec une calotte moins profonde sur la tête, une visière plus courte et une doublure. Puis, on s’est amusé avec les matières. On a cherché de beaux tissus comme ceux de chez Liberty, des tissus vintage, des tissus rares, aussi artisanaux que possible. On a essayé de concevoir la casquette la plus haut de gamme possible, tant au niveau des matières que de la fabrication.
Vous avez récemment sorti une nouvelle casquette à 12 pans. Est-ce un concept nouveau ?
Oui nous l’avons inventé. On a mis la calotte en toile sur une forme en bois puis on a dessiné à la craie les coupes de cette casquette. L’intérêt avec la 12 pans est que l’on peut davantage jouer sur les couleurs, les tissus. On peut casser le formalisme d’une casquette 5 pans. On a introduit de la dissymétrie, c’est une casquette très mode et beaucoup plus féminine. Nous sommes les premiers à la réaliser.
Ce sont de beaux produits mais le prix n’est-il pas dissuasif (une centaine d’euros) ?
Nous avons conscience d’être cher. Mais, avec la fabrication française et les matières, mais nous ne pourrions pas vendre moins cher. Déjà, notre marge est largement inférieure à celle d’autres marques vendant des casquettes moins cher… Le rapport prix/qualité est plus qu’honnête chez Larose.
Depuis peu, vous vous êtes également mis aux chapeaux
Depuis le début, on a décidé de ne faire que des accessoires de têtes, on ne veut rien faire d’autre, parce qu’on aime les marques spécialistes, qui se consacrent à un seul art et ne se dispersent pas. Cet hiver, on propose donc des Fedora, des chapeaux à bords larges, quelque part entre le chapeau loubavitch et un chapeau d’homme classique américain à la Humphrey Bogart. On a aussi conçu un chapeau képi, très proche des chapeaux que portaient les soldats américains pendant la guerre de Sécession..
Comment se fait-il que tu n’aies pas réussi à convaincre ton boss Franck Annese, fondateur du groupe So Press (Marc est rédacteur chef de Sofoot, Sofilm et Doolittle ndlr) de lâcher sa casquette de camionneur ?
Il faut avoir un peu de style pour porter une casquette Larose.. Je n’en dirais pas plus ah ah !
Propos recueillis par David Doucet
Liste des points de vente Larose Paris :
Disclaimer : Marc Beaugé est ancien rédacteur du chef des Inrocks, période durant laquelle il a rhabillé de la tête aux pieds, l’auteur de cette interview.
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