Alors que s’ouvre la fashion week de Sao Polo, la mannequin brésilienne Michelli Provensi tourne sa profession en dérision dans une vidéo qui buzze. Avec plus de 100 000 vues depuis son lancement sur YouTube le 7 octobre dernier, le clip “All the models in the house” de la mannequin brésilienne Michelli Provensi (29 ans) […]
Alors que s’ouvre la fashion week de Sao Polo, la mannequin brésilienne Michelli Provensi tourne sa profession en dérision dans une vidéo qui buzze.
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Avec plus de 100 000 vues depuis son lancement sur YouTube le 7 octobre dernier, le clip « All the models in the house » de la mannequin brésilienne Michelli Provensi (29 ans) ne cesse de se répandre sur la toile. Dans cette vidéo qui dure un peu plus de 5 minutes, elle se met d’abord en scène dans une parodie de casting, face à une directrice d’agence hystérique. Le sketch introduit un clip de rap punchy, drôle et incisif dans lequel Michelli Provensi aligne les aberrations du business du mannequinat. Les paroles, débitées par l’auteure et sa bande de vingt-cinq copines de l’agence Way Model (Carmelita Mendes, Carol Ribeiro, Samira Carvalho, Talytha Pugliesi, Jessica Pauletto, etc.), donnent un aperçu des joies du métier, des clichés sur le glamour à l’immense solitude des filles, en passant par la violence de la maigreur imposée : « On dit que je mange de la laitue et des glaçons » (…) « Tu dois rester mince pour entrer dans ce jean skinny / mais si tes hanches sont trop larges ce n’est pas la peine d’essayer ». C’est en cherchant une maison d’édition pour publier un livre mordant sur ses dix années passées sur les podiums et dans les studio de casting que la mannequin installée à Sao Paulo a eu l’idée d’écrire cette chanson. Si elle a finalement trouvé un éditeur avant même le tournage du clip, sa diffusion contribue évidemment à la promotion de son récit autobiographique, « Preciso Rodar o Mundo » (« Je dois parcourir le monde »).
Sois blanche et tais-toi !
Parmi les multiples non-sens liés à la profession relevés par Michelli Provensi, on trouve également la sous-représentation de la diversité dans la mode: « Il y a un très faible quota de mannequins noirs sur les défilés ». L’allusion à cette discrimination, régulièrement dénoncée par des pointures du mannequinat – on se souvient de la lettre adressée au mois de septembre par Naomi Campbell, Iman Abdulmajid et les membres de la Diversity Coalition aux organisateurs des quatre principales semaines de la mode – a d’autant plus de poids qu’elle émane d’une mannequin ayant fait carrière dans un pays où moins de la moitié de la population a la peau claire. Car si le Brésil est le territoire qui compte le plus de citoyens de couleur, juste après le Nigeria, la plupart des mannequins brésiliennes qui réussissent sont, comme Michelli ou l’icône Gisele Bündchen, originaires des États du sud et blanches. Depuis des années, des manifestations ont lieu chaque saison à l’ouverture des fashion weeks de Sao Paulo et Rio, pour lutter contre le racisme tacite dans les castings. En 2009, une tentative d’injonction à recruter un quota de 10% de modèles « afro » ou métisses avait été annulée par un procureur. Un nouveau compromis entre des militants et les organisateurs des défilés a été signé au mois de novembre. La discrimination raciale dans la mode est un problème à l’échelle du monde. Selon une étude réalisée par le site américain Jezebel en février, plus de 82% des mannequins présentant les dernières collections automne-hiver à la fashion week de New York étaient blancs.
Hélène Brunet-Rivaillon
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