Chaque vendredi, cinq actus mode servies sur un plateau d’argent. Cette semaine, suite et fin des fashion weeks homme avec Paris. Big foot chez Raf Simons et Kenzo On ne cesse de nous annoncer le chaos. Climatique, social, mystique. Deux des acteurs de la fashion week parisienne ont travaillé autour de cette idée. Dans les […]
Chaque vendredi, cinq actus mode servies sur un plateau d’argent. Cette semaine, suite et fin des fashion weeks homme avec Paris.
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Big foot chez Raf Simons et Kenzo
On ne cesse de nous annoncer le chaos. Climatique, social, mystique. Deux des acteurs de la fashion week parisienne ont travaillé autour de cette idée. Dans les deux cas, la nécessité d’un point d’ancrage s’est matérialisée dans des maxi-chaussures. Raf Simons avec de monumentales moonboots lestées pour survivre au chaos propre à l’univers organique de l’artiste Sterling Ruby. Des semelles crantées à toute épreuve, inspirées des meilleures pompes de sécu pour Kenzo, afin de résister au climat apocalyptique du Pacific Northwest américain dont s’est inspiré le duo. Bon pied bon oeil.
Givenchy loves this game
Récemment convoqué par Nike pour une future collaboration, Riccardo Tisci ré-affirme son goût pour le sportswear avec ce nouveau défilé Givenchy. Dans une scénographie mêlant basket de rue (grillage et lignes en néon sur bitume) et de club (panneau de score), le designer s’est fendu d’une collection où le basket était la star. Hormis quelques imprimés maison par-ci par-là, les codes du basket étaient partout : la serviette autour du cou en fourrure, le débardeur en mohair, les lignes du terrain en imprimé sur chemises et bombers, les lignes du ballon sur les sweats, les vestes et les joggings, le panel de matières sportswear, l’orange et blanc des ballons Molten, et même le filet du panier noué sur un sweat. In your face !
Études Studio trace en bande
En ce début 2014, c’est cette satanée bande d’Études Studio qui décroche la médaille de l’hyperactivité. Entre les bouquins photo, la DA et les sapes, les projets s’enchaînent et restent vrais et réels. C’est la devise de la collection n°5 d’Études : “true real” fleurit sur des casquettes des chemises et des pantalons. L’idée de bande, chère au collectif, transpire de ce statement comme de chaque sape, hip-hop pour les pièces en mesh et les pantalons larges, metal pour les sweats noir siglés d’inscriptions blanches dégoulinantes. L’équipe accueille sur cette collection une nouvelle recrue, avec la photographe canadienne Jessica Eaton qui signe le motif star intriguant (minéral, métallique ?). Dans les meilleurs shops à la rentrée scolaire 2014.
Ami, next level
Alexandre Mattiussi continue tranquillement son bonhomme de chemin. Après plusieurs présentations ces dernières années, le créateur s’appuie sur son prix de l’Andam décroché en juillet dernier pour passer à l’étape supérieur en se frottant cette saison à l’exercice du défilé. Dans le décor enneigé du Palais de Tokyo, un casting trié sur le volet arborait un vestiaire gorgé de classiques, du col roulé grosse maille au surmanteau en laine, de la chemise en tartan à la veste en pied de poule, du bleu au gris en passant par le beige. Avec cette livraison, Alexandre Mattiussi réaffirme de manière efficace les basiques de l’hiver, sans jamais tomber dans le déjà-vu. Propre.
Dans la tête de Matthew Scheneier
Dans l’univers de la mode il y a toujours eu des personnages craints, qui peuvent faire et defaire les carrières. Des Suzy Menkes ou autres Anna Wintour, qui partagent aujourd’hui ce statut avec leurs homologues Internet. Le ricain Matthew Scheneier officiant pour Style.com est l’une de ces plumes digitales. À Paris, le grand reporter a semblé convaincu par l’humilité du retour en arrière de Kanye aux côtés d’APC après sa drôle d’incursion sur les podium il y a deux ans, il a enfin trouvé “accessible” le mec Carven et son vestiaire de canaille, a capté avec un poil de mélancolie le message implacable du défilé Maison Martin Margiela “les choses survivent, pas les hommes” et a humé parfois un parfum de Prada dans le défilé Kenzo. Repos les gars, il a filé !
Par Gino Delmas & Al Polletino
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