Après un an et demi de tournée, l’auteur de “La Forêt” et “La Nuit américaine” s’attelle à son deuxième album, qu’il coécrit avec Gaël Etienne déjà à l’origine des arrangements du premier. A quand remonte votre dernière nuit blanche ? En juillet. J’ai eu une grosse insomnie, après une contrariété. Mes journées se répercutent de […]
Après un an et demi de tournée, l’auteur de « La Forêt » et « La Nuit américaine » s’attelle à son deuxième album, qu’il coécrit avec Gaël Etienne déjà à l’origine des arrangements du premier.
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A quand remonte votre dernière nuit blanche ?
En juillet. J’ai eu une grosse insomnie, après une contrariété. Mes journées se répercutent de manière très directe sur mon sommeil. La nuit a été productive : j’ai fini la lecture d’Une vie de Maupassant.
Qui appelez-vous en cas d’insomnie ?
J’essaie de rester discret. Si je peux, je ressors. J’essaie d’aller voir des inconnus. A La Rochelle, j’allais souvent dans des bars. J’y trouvais toujours des potes qui m’emmenaient au bout de la nuit. Sinon je regarde des films, je lis.
Votre plus beau mensonge nocturne ?
Pour séduire, on en dit tout un tas. Sur scène aussi. On ne ment pas, mais il y a un jeu de masque. Quand on va voir quelqu’un sur scène, on a envie qu’il nous mente un petit peu, qu’il nous raconte des mensonges un peu plus beaux que la vérité.
Votre heure préférée de la nuit ? Comment l’employez-vous ?
2 heures du mat. C’est l’heure où je suis né. J’aime ce moment qui est pour moi le vrai milieu de la nuit. Ni trop tôt, ni trop tard. Les bars commencent à fermer. On passe vraiment en mode nuit. J’aime bien être avec un ami, discuter. On parle différemment la nuit… Je trouve que la nuit a quelque chose de très démocratique : on dévisage moins, on est plus permissif avec les autres et soi-même. La nuit nettoie : que la journée soit bonne ou mauvaise, elle lessive tout.
Travaillez-vous mieux la nuit ?
Pour chanter oui. Je n’aime pas me produire le jour. Les gens sont plus chaleureux, disponibles la nuit. Ils ont plus envie de s’amuser, de se séduire. Pour quelqu’un qui est sur scène, c’est idéal. Par contre, j’écris le matin, au réveil, les idées claires, quand la journée est encore vierge.
Enfant, la nuit était-elle synonyme d’angoisse ou de quiétude ?
Angoisse. Je faisais des terreurs nocturnes. J’étais somnambule, j’avais des vertiges. Je redoutais tout ce que j’ai appris à apprécier adulte : la solitude, une angoisse de mort.
Aviez-vous un rituel du coucher ?
J’ouvrais ma fenêtre et je disais bonne nuit à tout ce qui m’entourait : les bâtiments, les paysages, ma panthère en peluche. Dans Les Enfants terribles de Cocteau, il y a cette phrase pour décrire un des personnages qui s’entoure d’amulettes avant de dormir : « Il ne se couchait pas, il s’embaumait. »
Que ne porteriez-vous jamais la nuit ?
Un pyjama. C’est l’enfer esthétique !
Qui aimeriez-vous croiser de nuit ?
Des personnes aujourd’hui disparues. Mes grands-pères.
Où les emmèneriez-vous ?
Dans un endroit calme, on passerait la nuit à discuter.
Vous montez dans un train de nuit. Quelle est votre destination ?
Lisbonne. C’est une ville qui a quelque chose de nocturne, même le jour. J’ai pris de nombreux trains au Portugal, j’ai adoré.
Quelle est l’odeur de la nuit ?
Une odeur de feu de bois, l’hiver. Même à Paris, j’étais surpris de la retrouver. L’été, l’odeur est plus grasse. Les plantes qui ont été chauffées la journée.
La phrase nocturne que vous n’oseriez jamais prononcer le jour ?
Déshabille-toi.
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