Trips expérimentaux pour public pointu, les restos éphémères animent les capitales. “Pas de problème, on a une table pour la fin avril. Mais il faut venir un mardi, arriver avant 19 h 30 et terminer le repas avant 21 h 45.” Ce genre de réservation en forme d’injonction à ne surtout pas improviser sa vie […]
Trips expérimentaux pour public pointu, les restos éphémères animent les capitales.
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« Pas de problème, on a une table pour la fin avril. Mais il faut venir un mardi, arriver avant 19 h 30 et terminer le repas avant 21 h 45. » Ce genre de réservation en forme d’injonction à ne surtout pas improviser sa vie est devenu le lot commun des foodies dans les grandes capitales. Sans compter le menu imposé une fois le précieux sésame décroché. Souvent, le fan de cuisine s’avère l’esclave des restaurateurs. D’où la tentation, plutôt que de grogner tout seul chez soi, de jouer le jeu à fond en obéissant au doigt et à l’oeil aux propositions culinaires en tous genres.
C’est ce type de soumission heureuse que permettent les pop-up restaurants (restaurants éphémères), une invention anglo-saxonne des années 2000, sur le modèle des pop-up stores de la mode. L’idée va au-delà du marketing événementiel. Un chef squatte un autre restaurant en tant qu’invité, ou un lieu atypique, et propose des plats différents, parfois plus risqués, voire totalement expérimentaux. Les Parisiens d’adoption Laura Vidal et Harry Cummins (ex-Frenchie) ont fondé leur propre concept, le Paris Popup, promené de France à Montréal en passant par Kyoto. Une génération entière s’y adonne. « Le pop-up est une manière de mettre en avant un chef dans un contexte particulier », explique Carina Soto Velasquez, associée chez Quixotic Projects, qui a fondé la Candelaria, le Glass et le Mary Celeste à Paris. « La clientèle est faite d’épicuriens assez pointus qui sont prêts à payer plus que d’habitude. Il y a une effervescence, comme nous l’avons vu lors d’une soirée chez Bones où la Candelaria proposait un accord entre les plats de James Henry et du mezcal. L’esprit est celui du voyage et du mélange. En avril, nous posons nos valises à Stockholm pour un pop-up du Mary Celeste. »
Sans forcément aller jusqu’en Suède, plusieurs pop-up parisiens attirent l’oeil en ce début de printemps, comme celui (sponsorisé par une marque de voitures) de Jean-François Piège, avenue George-V (jusqu’au 5 avril) et un autre, plus pointu, avec le chef savoyard installé à Bruxelles, Nicolas Darnauguilhem (les 28, 29 et 30 mars à l’atelier CookCoon). Les occasions ne manqueront pas dans les mois qui viennent. « Cela va forcément se développer, note Carina Soto Velasquez. Comme les chefs sont devenus des rock-stars, on vient les voir en concert ! »
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