A la fois cuisinier, artiste, magicien et pubard, le styliste culinaire rend irrésistibles burgers ou salades de tomate. Food is beautiful. Dans son nouveau film, Last Days of Summer, le réalisateur Jason Reitman réinterprète en cuisine la séquence mythico-ridicule de poterie érotique entre Patrick Swayze et Demi Moore (Ghost, 1990). Dans ce mélo, l’acteur Josh […]
A la fois cuisinier, artiste, magicien et pubard, le styliste culinaire rend irrésistibles burgers ou salades de tomate. Food is beautiful.
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Dans son nouveau film, Last Days of Summer, le réalisateur Jason Reitman réinterprète en cuisine la séquence mythico-ridicule de poterie érotique entre Patrick Swayze et Demi Moore (Ghost, 1990). Dans ce mélo, l’acteur Josh Brolin touille, malaxe et concocte la tarte aux pommes ultime pour exciter Kate Winslet. Pour cette scène, le réalisateur a fait appel à une styliste food, Susan Spungen. Cette maquilleuse-coiffeuse-couturière crée des plats à la plastique parfaite pour le cinéma, la télé et l’édition culinaire (seul secteur de l’édition en expansion). Avec ses brosses, Coton-Tige, pince à épiler et sprays d’huile d’olive, elle met en valeur les plus beaux produits.
La mise en scène de la nourriture demande ses experts. Les très bons gagnent jusqu’à 1 200 dollars par jour, d’après ABC News, et opèrent surtout dans la publicité alimentaire. Aussi surprenant que cela paraisse, tout y est vrai et comestible, même le hamburger de la pub McDo. Vrai, mais ultrastandardisé et arrangé. Aux Etats-Unis, les pratiques de cette industrie ont été redéfinies suite à un scandale concernant les soupes Campbell en boîte. En 1970, la compagnie avait été accusée de publicité mensongère : elle rajoutait des billes de couleur dans les bols pour simuler la profusion de légumes.
Delphine Brunet, 47 ans, fait peu de packaging : pas assez artistique. « C’est composé de manière artificielle, avec beaucoup de montage en post-prod. Or j’aime sublimer une recette sans jamais tricher. » Delphine est styliste culinaire depuis dix ans. C’était avant l’explosion du food business et ils étaient peu nombreux sur le marché. Elle est passée par une école d’art, aime la belle image, le produit, l’authentique. Pour le numéro 3 du magazine 180°C (en kiosque le 5 mai), elle a conçu une caponata (ratatouille froide) en bocal dont elle est assez fière.
La profession a son graal : shooter la coupe de glace parfaite – elle fond sous les projecteurs. Le New-Yorkais Nir Adar travaille pour Ben & Jerry’s et Häagen-Dazs. Il est réputé pour sa technique – secrète – mais aussi pour ses contributions artistiques à Milan, Paris ou pour le magazine The Carton, qui a publié ses compositions autour de l’œuf. Tout un poème.
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