Quelques films français attendus, des castings excitants mais une compétition un peu terne sur le papier : la Semaine de la Critique du Festival de Cannes dévoile enfin sa sélection.
Quelques jours après l’annonce de la sélection officielle du Festival de Cannes, les sections parallèles (ou « off ») rendent à leur tour leurs copies. C’est la Semaine de la Critique, consacrée aux premiers et seconds films internationaux, qui ouvre la marche ce lundi 22 avril avec une sélection dont la première particularité pourrait être d’assurer une certaine continuité avec les précédentes éditions : on y trouve à peu près le même ratio de films français, une représentation des cinématographies indienne, britannique, argentine ou canadienne, et quelques films de genre (comédie, polar…).
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En séance d’ouverture, la française Katell Quillévéré aura pour mission de faire oublier le mauvais choix de l’édition 2012 (Broken, de Rufus Norris). Suzanne, son deuxième long-métrage après Un Poison violent (sélectionné en 2010 à la Quinzaine des réalisateurs), prolongera son étude des amours et tourments teens dans un récit de famille où s’illustreront, outre les sœurs fusionnelles Sara Forestier et Adèle Haenel, François Damiens en patriarche et surtout l’incendiaire Paul Hamy.
En séance spéciale, la Semaine a aussi ménagé une place au très attendu premier long-métrage de Yann Gonzalez, Les Rencontres d’après minuit, qui fait suite à une série de beaux courts (Entracte, Land of my dreams…). Avec l’un des castings les plus excitants de la sélection (Niels Schneider, Nicolas Maury, Eric Cantona, Béatrice Dalle), cette histoire d’orgie organisée une nuit par un couple et leur gouvernante travestie constituera l’un des moments français les plus surveillés du festival. On suivra aussi en séance spéciale Les Amants du Texas de l’américain David Lowery (présent dans la liste plutôt sûre des New faces of Independant films de la revue Filmmaker), peut-être moins pour son pitch (une relecture de Bonnie and Clyde) que pour prendre des nouvelles de Rooney Mara.
Pour le reste, c’est-à-dire les sept titres retenus en compétition, il faut bien reconnaître qu’aucun film ne se distingue vraiment sur le papier. On y verra une rom-com indienne (The Lunchbox Dabba de Ritesh Batra) ; le second long du québécois Sébastien Pilote, Le Démantèlement, précédé d’une bonne réputation ; une fable irlandaise assez intrigante (For Those in Peril de Paul Wright) ; un thriller russe sur fond de corruption, The Major, de Yury Bykov ; un « hommage moderne » au cinéma des années 50 par le français David Perrault (Nos héros sont morts ce soir) ; un premier film italien, Salvo, de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza ; et enfin un vaudeville argentin (Los Dueños d’Agustin Toscano et Ezequiel Radusky) qui aura la difficile mission de succéder dans la catégorie sud-américaine au très fort Los Salvajes d’Alejandro Fadel, sélectionné en 2012.
Mardi 23 avril, la Quinzaine des Réalisateurs dévoilera à son tour sa sélection (où devraient figurer, on l’espère, quelques noms français absents de la liste de la Semaine de la Critique), et lancer définitivement le festival avant ouverture, le 15 mai prochain.
Romain Blondeau
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