Nouveau genre : la mode urbaine s’entiche de références païennes. Apadana, Gold Coast Trading, Dunasteia, Antique Society Homme : il ne s’agit pas de noms sectes ou de sociétés secrètes, mais bien de labels émergents qui puisent leur inspiration dans l’esthétique antique et les symboles imprégnés de paganisme. Alors que la vogue du vêtement totem s’était […]
Nouveau genre : la mode urbaine s’entiche de références païennes.
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Apadana, Gold Coast Trading, Dunasteia, Antique Society Homme : il ne s’agit pas de noms sectes ou de sociétés secrètes, mais bien de labels émergents qui puisent leur inspiration dans l’esthétique antique et les symboles imprégnés de paganisme. Alors que la vogue du vêtement totem s’était déjà implantée chez Kenzo avec l’œil omniscient, de nouveaux créateurs jouent avec la dichotomie entre iconographie historique et culture de la rue.
D’origine franco-iranienne, Amir Tamirzadeh fonde en 2011 Apadana (« salle du trône » en persan), une marque qui mêle l’histoire à la création contemporaine en se les appropriant en objets à porter au quotidien. Cette saison, la pièce-phare de sa collection « Darius Ier » est un sweat-shirt à l’effigie du roi de l’Empire Perse. On le portera en alternance avec sa chemise « Œil d’Horus » (la marque parisienne Dunasteia de Josia.N), son t-shirt de la marque américaine Gold Coast Trading en hommage à l’Afrique avant la diaspora, voire un « Pegase », une des créations du label d’Atlanta Antique Society Homme.
Réveiller une émotion commune
L’engouement pour ces mythes fondamentaux témoigne-t-il d’un besoin de s’affirmer positivement à travers des symboles d’appartenance dans une société aux repères fauchés ? Pas exactement. Pour chacune de ces marques, ce qui est mis en avant est un esprit collectif reposant non plus sur la simple religiosité ou la velléité tribale, mais sur une interaction globale où l’affectivité est omniprésente. « Une façon de se reconnaître et de communiquer avec des codes qui réveillent une émotion commune », résume Josia.N.
Ce n’est pas donc pas un hasard si réapparaît aujourd’hui une allégorie esthétique liée à l’imaginaire ou à la spiritualité. L’objectif est de redonner à ces symboles connus un éclat nouveau, de révéler leur force graphique et de les apprécier comme une matière première pour un acte de création.
Porter du Dunasteia ou du Apadana, c’est aussi affirmer sa foi en une mode urbaine en marge de la « wannabe hip hop attitude » du moment, où le bling et l’ostentation égotique sont devenus les tables de la loi. Les références historiques et culturelles dotent le vêtement d’une enveloppe sémiotique universelle. « Quand j’ai crée le t-shirt ‘Berceau de la Civilisation’, c’était un pied de nez à ceux qui prétendaient représenter Brooklyn, parce qu’ils avaient regardé des clips de Jay-Z », explique Amir. Un sursaut de lucidité qui nous permet de croire (un peu) que l’humanité ne se dirige pas toujours du mauvais côté de l’éternité.
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