Le veganisme a la côte dans la capitale. Le Xe s’est fait rebaptiser « Veggietown » et les enseignes fleurissent dans toute la ville. Restos, cafés, épiceries, boutiques de cosmétiques… Voici dix lieux indispensables pour une vie parisienne 100% vegan.
Un monde vegan, la super superette
L’ambiance. Celle d’un commerce de quartier un peu surchargé (mais pas désordonné) où tout le monde se connaît. Le tout-Paris vegan s’y retrouve, mais pas que. « Un tiers de la clientèle se compose de curieux. Le samedi, certaines personnes n’entrent pas car il y a trop de monde », note Jean-Luc, le gérant.
Ce qu’on y trouve. Tout ! De l’alimentaire pour les humains, les chiens et les chats, aux livres de cuisine et aux préservatifs. Jean-Luc travaille « beaucoup avec des marques allemandes et anglaises » parce qu’il y a peu d’équivalents en France.
On aime. Le côté pratique, on peut tout acheter au même endroit : du « faux gras » pour Noël aux merguez de chez Wheathy pour les barbeucs.
On aime moins. L’anglais sur les étiquettes. Normal, les fournisseurs sont étrangers. « C’est rassurant pour les touristes », confie Jean-Luc. Mais pour ceux qui n’ont pas l’habitude de consommer vegan, pas facile de s’y retrouver…
64 rue Notre-Dame-de-Nazareth, IIIe
Le Tricycle, le fast-food veggie
L’ambiance. Un ancien food-truck (ou plutôt food-bike) devenu fast-food au cœur du « Veggietown » parisien (le IXe et le Xe). L’atmosphère cool donne l’impression d’être dans un café de Camden à Londres.
Ce qu’on y mange. Des hot dogs aux noms de rappeurs. La saucisse à base de blé et de soja est fumée au bois de hêtre. Elle s’accompagne de guacamole, coriandre et oignons frits pour le « Dogtor Dre », d’oignons, moutardes et sauce relish pour le « Nate Dog ». Et pour les plus audacieux : le « Mafe dog » à la sauce cacahuète, et le « Banh Mi Dog » aux faux airs d’Asie.
On aime. Le pain au lait moelleux. Et cette impression de ne pas être à Paris.
On aime moins. La foule. Un conseil : mieux vaut y aller avant ou après l’heure du déjeuner.
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Une photo publiée par LE TRICYCLE? (@letricycle) le 16 Juin 2016 à 4h52 PDT
51 rue de Paradis, Xe
Vegan mania, la boutique de cosmétiques sans chichi
L’ambiance. Ca sent le savon anisé et ça ressemble à un salon de coiffure, les sèche-cheveux en moins. On croise en majorité des Parisiennes pas fauchées et renseignées. « Je viens exprès pour la poudre minérale Lily lolo. C’est plus discret que le blush ou le fond de teint et il y a un bon rapport qualité prix », assure Camille, 25 ans.
Ce qu’on y trouve. Une soixantaine de marques de cosmétiques, qu’on ne déniche nulle part ailleurs en boutique. Elles se déclinent du vernis à ongle au déodorant, en passant par le traitement pour les vergetures. La marque phare ? « Pai skin care, une griffe anglaise de crème, gommage, sérum, soins du visage… », répond Christine, gérante.
On aime. C’est beau. On a envie de tout acheter. On apprécie aussi les conseils d’Axel, vendeur maquilleur.
On aime moins. Les prix, 20 € la crème pour les mains.
96 rue Quincampoix, IIIe
Oat meal Paris, le café cosy
L’ambiance. Un café calme pour pianoter sur son ordinateur ou simplement rêvasser derrière les grandes baies vitrées. On y croise des étudiants (l’école de design Lisaa est juste à côté) et des bobos du quartiers, vegan ou pas.
Ce qu’on y mange. La tendance foodie du moment : le porridge version salé ou sucré. Des cakes chocolat thé vert matcha, des pancakes à la noix de coco… On sirote des chaï tea au lait végétal et des golden milk, la boisson détox à la mode à base de lait de coco et de curcuma.
On aime. L’originalité des recettes salées comme le sandwich grillé à l’houmous de betterave et l’avocat ou le porridge aux haricots rouges et piment de cayenne. Reale, la propriétaire du lieu, change le menu toutes les semaines.
On aime moins. La déco hipster-chic girly, carrelage rétro, mobilier en bois clair, couleurs pastels, est un peu déjà vue.
Une photo publiée par 100% Vegan (@oatmeal_paris) le 15 Juin 2016 à 14h21 PDT
11 bis rue Vauquelin, Ve
Lamazuna, la boutique cocoon pour la salle de bains
L’ambiance. Ca sent bon les huiles essentielles. On se croirait dans une cabane de plage en plein Paris. Des jeunes femmes fréquentent en majorité le magasin, mais aussi des mamans car la boutique élargit sa gamme, avec des éponges pour bébés.
Ce qu’on y trouve. Des shampoings en forme de cannelés dans des bocaux à bonbons. Plus généralement, tout ce qu’on trouve dans la salle de bains, version solide. La marque est connue pour ses lingettes démaquillantes, lavables 300 fois en machine.
On aime. L’accent mis sur le zéro déchet. Les emballages des produits peuvent être rendus au magasin qui dispose d’un lombric-compost. Les tickets de carte bleue sont envoyés par mail ou par textos.
On aime moins. Les cartons de stocks, en haut des étagères dans le magasin… ça ne donne pas envie.
31 rue Louis-Blanc, Xe
Sol semilia, le repère pour manger sans carences
L’ambiance. La musique turque psychédélique de Baba Zula plonge les habitués du quartier, les amis des chefs, et les membres de la communauté vegan dans un endroit zen. Le chat, Loo, joue les hôtesses d’accueil. Le chef change tous les jours.
Ce qu’on y trouve. Des soupes, des assiettes crues et cuites. « Certains viennent pour le fameux banana acaï : le dessert mélange crème de banane, acaï (sorte de baies), cannelle et une pointe de poivre sechuan », décrit Manon, cheffe deux fois par semaine. L’endroit est surtout connu pour la vente de surperaliments en vrac : ils se présentent sous forme de poudres, de graines, de fruits entiers ou de comprimés très enrichis en vitamines, minéraux, antioxydants, fibres et autres nutriments.
On a aimé. La cuisine médicinale. Les plats sont pensés pour compenser les carences dues au régime vegan. Les chefs suivent une formation sur les superaliments.
On aime moins. Les prix ! La klamath, une superalgue qui contient, certes, 115 nutriments, coûte 127 € les 250 g. C’est la plus chère du catalogue. La lacuma de soie crue prodigue bonne humeur et énergie pour 15,40 euros les 250 g.
23 rue des vinaigriers, Xe
Café ginger, la cantine
L’ambiance. Une cantine fréquentée par des habitués, ceux qui travaillent dans le quartier de Bastille. « Les gens qui viennent ici le font exprès. Il y a 24 places mais on fait souvent 30 à 45 couverts », raconte Edward Carey, qui a ouvert le Café avec sa femme, en 2011.
Ce qu’on y trouve. Au choix le midi, une tarte, des lasagnes ou un rouleau de printemps. Chaque plat est accompagné par une dizaine de salades, en petites proportions : quatre ou cinq crudités, quelques légumineuses. Exemple : orange, fenouil, betterave, cranberries, fane de courge. Le menu change toutes les quatre à six semaines. Les vins, les cidres et bières sont bios. Le soir, deux formules possibles, à tarif unique : 27 euros, entrée, plat, dessert.
On a aimé. La société Dynamis (fournisseur du magasin) propose des paniers de fruits et légumes bio. Café ginger est un point de collecte.
On aime moins. Les horaires. La porte est close de 15 h à 19 h 30.
9 rue Jacques-Cœur, IVe
Dune, le resto branché
L’ambiance. Dune, un bistrot à la clientèle hipster, accueille tous les mardis Maylis Parisot et Colas Garnier. Ce jeune couple de chefs vegans concocte un menu en cinq (petites) assiettes esprit semi-gastro. Le tout pour 29 euros.
Ce qu’on y mange. Le menu change toutes les semaines. Mais on peut notamment goûter une soupe froide de concombre et melon vert, un carpaccio de tomates anciennes au fromage de pécan et à la framboise, un moelleux aux amandes. C’est frais, bon, et végétalien pur et dur, sans simili viande. A accompagner d’un vin naturel, la carte de chez Dune en regorge.
On aime. Manger cinq plats sans se sentir comme une grosse baleine. Le design des plats. Et l’originalité des associations.
On aime moins. Une seule formule, bien pour les indécis. Moins pour les compliqués et les allergiques. Ici, pas moyen de changer.
20 rue Keller, XIe
Jay & Joy, la fromagerie artisanale
L’ambiance. Un atelier de fromagerie végétale en plein cœur de Paris. Idéal pour les locavores. Tous les mercredis, Mary Carmen Iriarte Jähnke, la co-fondatrice, y organise des séances dégustation de 17h à 20h.
Ce qu’on y trouve. Des spécialités végétales à base de lait d’amande et de noix de cajou : dit fromage végétal ou vromage pour les initiés. Le best-seller de la fromagerie, « Joy Prairie », est un genre de Boursin, assaisonné à l’ail, aux herbes et au sel rose d’Himalaya. Il y aussi le « Jack Pimenté » à base de piment d’Espelette, couleur mimolette et bien crémeux. Mary Carmen et son mari, avec qui elle élabore les vromages, sont très fiers de leur dernière réalisation, qui sera bientôt commercialisée : un « camembert » végétal, gardé précieusement sous cloche. Il sent vraiment comme la spécialité normande. « Je pense qu’il faudrait encore l’affiner, mais on devrait commencer à le vendre en septembre », prévoit Mary Carmen.
On aime. Le goût des vromages ressemble à s’y méprendre à du (vrai) fromage. Surprenant. L’humour de Mary Carmen qui donne envie de se convertir au véganisme illico-presto. On trouve aussi les produits de Jay & Joy dans huit points de vente dont la Grande épicerie et quelques Biocoops.
On aime moins. Pas grand chose, si ce n’est les yaourts au lait de riz. Question de goût.
5 rue Paul Bert, XIe
Paint it green, cours de popote en cuisine partagée
L’ambiance. Un espace de co-working parisien comme un autre, rempli de startuppers en devenir. L’originalité ? Un foodlab, avec fenêtre sur cour, dans lequel la cheffe italienne Camilla Malvestiti donne des cours de cuisine vegan. « A la fin on déguste tous ensemble, c’est très convivial, décrit-elle. Mes élèves ne sont pas forcément végétaliens, ce sont surtout des curieux. Et à 70% des femmes ! »
Ce qu’on y apprend. Travailler les protéines végétales (le tofu par exemple), faire des lasagnes sans pates, cuisiner les produits de saisons (carpaccio de tomates pour l’été).
On aime. Les cours sont exhaustifs. Ils durent quatre heures. Et on y apprend à tout cuisiner de l’entrée au dessert en passant par la boisson.
On aime moins. La fréquence. Les ateliers n’ont lieu qu’une fois par mois, le samedi matin, il faut réserver bien à l’avance pour espérer avoir une place. Camilla pense lancer des sessions plus courtes, mais plus fréquentes, à la rentrée.
Volumes Coworking, 78 rue Compans, XIXe
Cet article a été réalisé en collaboration avec le CFPJ