De “Stranger Things » à “The Young Pope”, les 17 séries de la rentrée à ne pas manquer

Stranger Things
L’histoire angoissante d’une communauté paisible confrontée à l’étrangeté et à la mort.
La douceur de vivre dans une petite ville de l’Amérique profonde dérangée par la disparition d’un enfant… Des lumières douces sur des visages inquiets… Des scènes de repas familiaux à la fois idéales et tendues… Une préadolescente traumatisée mais capable d’une force inouïe… De tranquilles nuits étoilées accouchant peut-être de monstres… Stranger Things, la nouvelle série de Netflix, écrite et réalisée par les frères Matt et Ross Duffer, mêle les sensations contraires et traverse les genres en racontant l’histoire d’une communauté paisible confrontée à l’étrangeté et à la mort durant les années 1980, en plein Midwest. Hautement influencée par les hits made in Steven Spielberg de l’époque comme Les Goonies et E.T., la série fraie aussi sur les terres angoissantes de John Carpenter, référence affichée des créateurs, au sein des huit épisodes féeriques et surnaturels de sa première saison (une deuxième aurait déjà été commandée par Netflix). Dans ce doux chaos très maîtrisé, la revenante Winona Ryder incarne ardemment une mère déphasée, signant le come-back hanté que l’on n’attendait plus d’elle. Mais la vraie révélation vient des enfants. Ce sont eux qui ont les clefs, provoquent émotion, stupeur et nostalgie. Il y a les garçons, casquette sur le crâne, qui dévalent des rues faussement tranquilles au guidon de leur vélo, en quête d’inconnu. Et il y a Eleven, jeune fille perdue interprétée par Millie Brown, à l’intensité inoubliable. Très vite, tout va dépendre d’elle.
depuis le 15 juillet sur Netflix

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Westworld
Un casting alléchant pour un univers de science-fiction dans un parc d’attractions futuriste.
Le plus vieux dossier de la chaîne HBO, dans l’air depuis au moins cinq ans. Adaptée d’un film réalisé par Michael Crichton en 1973 (intitulé Mondwest en français, il donnait à Yul Brynner le rôle d’un androïde), cette saga de science-fiction dans un parc d’attractions futuriste a été maintes fois retardée et sa production stoppée, avant qu’apparemment tout ne rentre dans l’ordre. J. J. Abrams en est le producteur, Jonathan Nolan le showrunner, et le casting fait envie : Anthony Hopkins, Evan Rachel Wood, Thandie Newton, Ed Harris et même la révélation de Borgen, Sidse Babett Knudsen. Il sera question d’intelligence artificielle et du déclin de notre civilisation, ce qui signifie que Westworld a intérêt à être géniale pour qu’on ne se moque pas d’un accident industriel après la diffusion des premiers épisodes. Suite à divers échecs, la chaîne câblée la plus puissante du monde a la pression.
en octobre sur HBO et OCS City

The Night of
Un thriller judiciaire ultra addictif avec John Turturro.
Richard Price (scénario) et Steven Zaillian (réalisation) adaptent une série anglaise et racontent la descente aux enfers d’un jeune homme (Riz Ahmed) accusé d’avoir tué la jolie fille avec laquelle il vient de coucher – il ne s’en souvient pas. Huit heures compactes dans les rouages du système judiciaire américain, ultra addictives à défaut d’être sans clichés. Le binge watching idéal de l’été, avec John Turturro en avocat au bout du rouleau. Au départ, James Gandolfini (Les Soprano) devait endosser son costume. Mais il est mort.
depuis le 10 juillet sur HBO et OCS City

Narcos saison 2
La deuxième fournée de Narcos s’annonce comme un événement de la rentrée.
Wagner Moura a le physique et la gouaille pour incarner Pablo Escobar. C’était d’ailleurs la principale réussite de la première saison de cette série effrayante et folle consacrée au baron de la drogue colombien. Depuis, côté coulisses, le frère d’Escobar, Roberto, a demandé un milliard de dollars à Netflix pour avoir utilisé l’histoire de sa famille. Obtiendra-t-il gain de cause ? Une autre saga commence. En attendant, la deuxième fournée de Narcos s’annonce comme un événement de la rentrée.
à partir du 2 septembre sur Netflix

Engrenages saison 6
Deux ans entre les saisons, c’est long, mais l’attente devrait être récompensée.
Un tronc humain découvert dans un tas d’encombrants du XXe arrondissement de Paris sert de point de départ à la sixième saison d’Engrenages, qui prévoit de scanner la banlieue nord de Paris dans l’enquête servant de colonne vertébrale à ses douze épisodes. La série policière historique de Canal+ a été mise à l’antenne pour la première fois en 2005 et reste à l’aise l’une des meilleures productions françaises, dirigée d’une main de maîtresse par Anne Landois depuis plusieurs saisons. Au fil des ans, les personnages ont pris l’épaisseur des vrais héros de série, le capitaine Berthaud (Caroline Proust) en tête. Les ascendances noires et réalistes d’Engrenages n’en sont que plus prenantes. Le tournage des nouveaux épisodes a commencé au mois de mai et se poursuivra jusqu’à l’automne, ce qui augure une fois de plus d’un délai de deux ans minimum entre les saisons. Mais l’attente devrait être récompensée, d’autant que tous les acteurs principaux, de Thierry Godard à Audrey Fleurot en passant par Philippe Duclos et Fred Bianconi, reprennent du service. A noter que l’autre cop drama de la chaîne câblée, Braquo, revient pour une quatrième saison conclusive au mois de septembre.
prochainement sur Canal+

The Young Pope
Jude Law accède au pontificat. Qui l’eût cru ?
Cécile de France, Ludivine Sagnier et Diane Keaton sont au casting de cette coproduction entre HBO, Sky Italie et Canal+, qui raconte la vie du pape fictif Pie XIII, incarné par Jude Law, première égérie Dior à accéder au pontificat. Selon les producteurs, ce Pie-là serait “pédant, meurtri et impitoyable”, à la frontière entre conservatisme et modernité. Le très surestimé cinéaste italien Paolo Sorrentino (Il Divo) a décroché la réalisation des huit épisodes. Résultat : la série a été sélectionnée au prochain festival du film de Venise (31 août-10 septembre) pour y être présentée hors compétition. On espère être cueilli par une agréable surprise.
à la rentrée sur Canal+

The Strain saison 3
Peut-être la série la plus bizarre du moment, pleine de métaphores sexuelles et d’instinct de mort.
Pour leur troisième été passé dans nos vies, les vampires à la langue bien pendue de la série fantastico-apocalyptique de Guillermo Del Toro ne se contentent plus de New York : ils attaquent maintenant le monde entier à la recherche de chair fraîche.
en septembre sur Canal+

Shooter
Le président US n’en finit pas de devoir être assassiné. Le revenant Ryan Philippe saura-t-il le sauver ?
L’émouvant chouchou des années 1990 Ryan Philippe, révélé par Souviens-toi… l’été dernier, a désormais 41 ans. Il revient, dans l’adaptation de Shooter d’Antoine Fuqua (2007), en ex-Marine déglingué qui doit empêcher l’assassinat du président américain. La team d’Entourage est aux manettes.
à partir du 26 juillet sur USA Network

Divorce
Sarah Jessica Parker est de retour… mais pense sérieusement à divorcer.
Sarah Jessica Parker n’a pas vraiment semblé essentielle depuis la fin de Sex and the City en 2004. Elle pourrait le redevenir avec cette comédie grave signée Sharon Horgan (cocréatrice et actrice de l’excellente Catastrophe) qui décortique pour HBO les difficultés d’un couple marié face aux affres du divorce – scoop : rien n’est cool. Un ton caustique est annoncé, une manière d’aborder les problèmes de grandes personnes dans toute leur crudité. Le peu connu Thomas Haden Church joue le mari, dans cette série que l’on fantasme en remake burlesque et piquant de Scènes de la vie conjugale.
à l’automne sur HBO et OCS City

You’re the Worst saison 3
La recherche de l’amour continue.
Il n’y a pas beaucoup plus beau aujourd’hui à la télévision que les circonvolutions sentimentales et sexuelles proposées par cette série autour de quelques personnages égarés à Los Angeles en recherche de l’amour. La comédie romantique de Stephen Falk revient déjà pour une troisième saison dont on n’attend rien moins que de la grandeur.
à partir du 31 août sur FX 

Doubt
Une série judiciaire à surveiller.
Dans le quasi-désert qu’est devenue la production des networks (les grandes chaînes hertziennes US), cette série judiciaire avec Katherine Heigl, Laverne Cox (Orange Is the New Black) et Dulé Hill (A la Maison Blanche) méritera sans doute le détour, d’autant que son créateur, Jason Katims, fut l’homme de la sublime Friday Night Lights pendant cinq saisons.
prochainement sur CBS

Happy Valley saison 2
Un portrait de femme hors norme, servi par l’actrice Sarah Lancashire en état de grâce.
Meurtres, pluie, enlèvements, malheur. A priori, tous les clichés vaguement usés de la série réaliste anglaise sont réunis dans cette histoire d’une policière quadragénaire du Yorkshire, toujours brutalement perturbée huit ans après le suicide de sa fille. Sauf que la qualité d’écriture de la scénariste et dramaturge Sally Wainwright fait de Happy Valley l’une des créations actuelles les plus puissantes émotionnellement, un impressionnant portrait de femme. L’actrice Sarah Lancashire crève l’écran dans un rôle constamment sur le fil. La saison 2, diffusée en Angleterre il y a quelques mois, est encore meilleure que la première.
à partir du 22 août sur Canal+

The Crown
Les amateurs de la couronne britannique devraient en avoir pour leur argent.
Sans peur et sans reproche, Netflix pose là sa grande série historique sur la reine d’Angleterre et la famille royale, écrite par Peter Morgan (scénariste de The Queen) d’après sa pièce The Audience. The Crown est, selon la rumeur, richement financée, mieux que toutes les productions du géant du streaming jusqu’à présent. C’est dire. On y croise Elizabeth II au début de son règne, entre Churchill, sexisme et cancans de cour. Stephen Daldry (Billy Elliot, The Hours) s’occupe de la mise en scène. Sans vouloir chipoter, les premières images laissent imaginer peu de surprises quant au style de jeu des comédiens – très théâtre anglais –, tandis que les décors devraient plaire aux plus vintage d’entre nous. L’enjeu central à nos yeux ? La dose de féminisme que les créateurs ont pu insuffler au personnage interprété par Claire Foy.
sur Netflix le 4 novembre

The Walking Dead saison 7
Un grand classique sans surprise, sauf si…
Faut-il attendre encore quelque chose de la série la plus adulée au monde avec Game of Thrones ? Alors que la sixième saison des aventures de Rick et sa bande vs les zombies a déçu (trop de coups de théâtre téléphonés tuent les coups de théâtre téléphonés), toutes les combinaisons barbares et tous les déchirements humains semblent avoir été tentés. Mais l’instinct de survie et la répétition des enjeux que met en scène la série depuis ses débuts devraient lui permettre de garder la tête hors de l’eau. En tout cas, nous serons là pour la suite, au cas où.
en octobre sur AMC et OCS Choc

Jour polaire
Un thriller stylisé en terre laponne.
En collaboration avec la chaîne suédoise SVT, Canal+ a embauché les créateurs de Bron/The Bridge, Måns Mårlind et Björn Stein, pour écrire l’histoire d’une jeune flic française échouée en Laponie, quand le soleil ne se couche jamais. Leïla Bekhti endosse le rôle d’une femme troublée enquêtant sur des meurtres en série, tout en cachant un lourd secret. Les communautés locales ont été largement sollicitées pour ce thriller stylisé qui “évoque la question des origines et du racisme dans l’Europe d’aujourd’hui”, selon ses créateurs. “La première saison se déroule sur six jours, sans nuit. Notre challenge a été de créer de la noirceur à l’intérieur des âmes dans cet environnement de lumière perpétuelle.”
prochainement sur Canal+

Au-delà des murs
Entre fantastique et mélodrame, une minisérie française qui vaut le détour.
Le duo Hervé Hadmar (coécriture et réalisation)/Marc Herpoux (coécriture) impose depuis une petite décennie sa marque faite d’étrangeté et de mélancolie dans une télé française qui n’a pas beaucoup de place pour les aventures hors cadre. Après Les Oubliées ; Pigalle, la nuit ; Signature et Les Témoins – carton grand public sur France 2 dont la deuxième saison est actuellement en tournage –, les compères continuent leur exploration du PAF via l’intéressante case d’Arte consacrée aux miniséries de 3 × 52 minutes. Tourné en Belgique, leur triptyque Au-delà des murs promène entre fantastique et mélodrame le personnage d’une jeune femme (Veerle Baetens, vue dans Alabama Monroe) qui hérite de la maison d’un homme mort depuis plus de vingt ans. Malgré quelques longueurs, cette tentative d’hypnose visuelle si singulière à l’échelle française mérite largement d’être vue.
en septembre sur Arte

Looking
Après deux saisons, la série gay fait ses adieux sous forme de téléfilm.
La subtile et attachante série gay de HBO a été envoyée au cimetière après sa seconde saison, faute d’audience. Mais un téléfilm conclusif d’une heure trente débarque au cœur de l’été, toujours dans les arcanes palpitants et sensuels de San Francisco. Une manière de dire au revoir à Patrick, Kevin et Richie sans trop de regrets.
le 23 juillet sur HBO prochainement sur OCS City