Epaulé par Laura Marling
et Anna Calvi, le troubadour
anglais enchante. Critique et écoute.
Il y a quelques années à peine, Johnny Flynn et une poignée d’illuminés (Patrick Wolf, Noah And The Whale) initiaient sans le savoir un renouveau du folk anglais, en transposant des légendes ancestrales sur les trottoirs de Mike Skinner. Mais pour rafler la mise outre-Manche, il fallait donner dans les refrains patauds et le souffle héroïque : les mammouths de Mumford & Sons s’en sont récemment chargés.
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Avec ses airs de libellule en chemise de bûcheron, Johnny Flynn préfère s’éloigner des chemins balisés. Dans son baluchon, pas d’hymnes à beugler, mais, à l’extrême inverse, pas non plus de préciosité chevrotante. En équilibre entre minutie et déglingue, avec une finesse et une grâce intactes, le troubadour blondinet offre un deuxième album plus lumineux, moins funèbre que A Larum.
Il s’entoure pour l’occasion de la guitare lancinante d’Anna Calvi et de la voix féerique de Laura Marling sur The Water, d’une délicatesse à faire passer Belle And Sebastian pour Motörhead. Héritier d’une famille d’acteurs, dessinateur, multi-instrumentiste et d’une beauté foudroyante, l’Anglais a de quoi faire des jaloux. Ça ne risque pas de s’arranger s’il continue de composer ces merveilles à la fois bucoliques et revêches, comme des loups déguisés en doux agneaux.
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