Avec Think Before You Speak, premier album étonnant et énergique, les Good Shoes n’ont pas fini de faire parler d’eux. Rencontre détendue avec Rhys Jones et Steve Leach, têtes pensantes de Good Shoes. En prime, dégustation vidéo du clip de All in my head et d’un titre live, Nazarin.
C’est l’histoire classique, celle que l’on a lu des centaines de fois dans les magazines musicaux. Rhys Jones et Steve Leach étaient à l’école ensemble dans une banlieue très (trop) tranquille de Londres. Un jour, pour tromper l’ennui, ils commencent à écrire des chansons. L’un se met à la guitare, l’autre fait le malin derrière un vieux micro d’occasion. Très vite, ils cherchent un batteur : ce sera Tom, le frère de Rhys. Le bassiste est quant à lui débauché sur les bancs du lycée. Après quelques mois de répétitions acharnées au fond du jardin de la famille Jones, tout ce beau monde se retrouve rapidement sur scène, poussé par leurs amis et camarades de classe. Le NME se mêle évidemment de l’histoire : les Good Shoes sont propulsés au rang de « next big thing » en quelques mois.
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Jusque là, rien de très surprenant. On entend déjà les gros râleurs s’exclamer en chœur « encore un groupe de petits branleurs londoniens ». Et pourtant, les Good Shoes sont bien loin de tout cela, et font même figure de véritables OVNI dans le paysage musical britannique. Ecolo jusqu’au bout des ongles –« nous soutenons Greenpeace » affiche leur Myspace-, le quartet se classe allègrement dans la case du groupe pop sympa, préférant les boutiques de seconde main au vêtements griffés. Pas étonnant dans ce cas de voir Rhys arriver vêtu d’un sweat sans âge et trop petit, orné de trois grosses fraises le même que celui que votre mère vous obligeait à porter à huit ans. Steve, lui, a passé la soirée à se coller un peu partout sur le corps de faux tatouages de métaleux qu’il arbore fièrement cet après-midi.
Dans quelques jours, les Good Shoes partiront en tournée avec les Rakes : un grand road trip que les deux amis semblent attendre avec impatience : « Je ne suis allé à Paris qu’une fois, et nous avons fait un voyage de classe en Normandie quand nous étions plus jeunes, c’est tout. J’ai hâte de découvrir la France réellement, de la traverser, de voir plein de ville différentes » lance placidement Rhys. « On veut jouer les touristes pendant la tournée » confirme son acolyte.
Les voyages, les Good Shoes en ont déjà fait quelque uns. Et c’est d’ailleurs en Suède qu’ils ont choisi d’aller enregistrer leur premier album Think Before You Speak : « En réalité, nous n’avons pas vraiment choisi d’enregistrer l’album là-bas. Les gens avec qui nous voulions travailler ont leur propre studio en Suède. » explique Steve. « Et puis, nous étions loin de Londres… C’est toujours une bonne chose d’être loin de cette ville ! Nous avons enregistré l’album pendant l’été, et tous nos amis étaient là-bas à ce moment là. Si nous étions restés à Londres, ils auraient investi le studio toute la journée ! » s’exclame Rhys, en rigolant, avant de conclure « Je suis sûre que nous aurions fait un album différent de celui qui a été enregistré en Suède si nous étions restés à Londres’ ».
Cet album, ils l’ont construit petit à petit, et les deux gaillards ne paraissent pas perturbés par ce qui leur arrive en ce moment : « En Angleterre, nous avons commencé par donner beaucoup de concerts, un par semaine pendant plusieurs années. Les choses sont allées doucement. Je n’ai pas l’impression d’avoir brûlé les étapes » nous confie Steve. Et quand on lui demande ce qu’il pense de Think Before You Speak, le jeune homme semble avoir un certain recul, chose qui arrive -il faut bien le dire- assez rarement chez un groupe aussi jeune : « Je suis content de ce que l’on a fait, même si je pense que nous aurions pu faire des chansons encore plus rapides. ». « Je l’ai réécouté dans le train hier, je suis content du résultat. Et puis l’artwork est vraiment chouette. » assure quant à lui le chanteur, féru de dessin. C’est d’ailleurs lui qui réalise la plupart des pochettes et flyer du groupe. Quant aux clips, les Good Shoes tiennent à s’en occuper personnellement : « Nous voulions absolument que Saam Farahmand tourne nos clips. C’est lui qui a fait les vidéos des Klaxons. J’aime beaucoup celui de All In My Head. On s’est bien marrés sur le tournage. Nous avions dormi deux heures la veille, et nous sommes resté douze heures sur le plateau. C’était assez horrible en fait. » déclare Rhys.
Les enregistrements, les tournages, les Good Shoes ont appris à les gérer au fur et à mesure. Les concerts, par contre, restent pour eux un moment privilégié : « Le live te permet de faire ce que tu veux en fait. Et puis il y a un autre avantage : les gens écoutent ce que tu as à dire. Si tout de suite, je monte sur la table et j’essaie de dire quelque chose, personne ne va y prêter attention. Quand tu es dans un groupe, le public t écoute. J’ai un peu l’impression d’être un porte-parole parfois ! » se marre Rhys.
Avec ses refrains accrocheurs et ses mélodies urgentes, la pop des Good Shoes a trouvé en Europe un terrain de jeu idéal. Menée par la voix inimitable de Rhys, la musique des quatre Britanniques possède une énergie à la fois juvénile et revendicatrice. Aussi à l’aise sur scène que dans la vie, ces drôles de garçons ont su garder les pieds sur terre et la tête froide. Proches de groupes aussi prometteurs que Blood Red Shoes, les Good Shoes voient leur avenir comme une grande aventure entre potes. « Je ne comprends pas les groupes qui se forment alors que les membres ne se connaissent pas, ne sont pas amis. Nous sommes extrêmement chanceux » assure le guitariste avant de nous quitter.
« Je suis dans un groupe, mais je n’ai pas de talent » ironise Rhys sur All In My Head. Think Before You Speak -insolent coup de pied dans la fourmilière pop anglaise- démontre exactement le contraire.
A l’occasion de la sortie de Think Before You Speak, lesinrocks.com vous propose de voir le clip de All in my head et de découvrir en vidéo live le titre Nazarin, enregistré live lors de la soirée Inrocks Indie Club #13.
Avec l’aimable autorisation de LABELS
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