Sévissant à nouveau en plein cœur de la programmation du Festival In, la compagnie chilienne Teatro La Re-sentida dirigée par Marco Layera déverse sur scène un torrent de haine primaire, obscène et puant.
Hystérique d’un bout à l’autre La Dictatura de lo Cool déploie à un rythme effréné, de manière abrutissante et branchée, un argumentaire dégueulasse sans contrepoint ni distance. Marion Maréchal Le Pen, très active dans la région d’Avignon, a manqué une belle occasion d’aller au théâtre, elle y aurait vu célébrer ses plus belles idées devant un public visiblement ravi et pourtant ayant très majoritairement voté Hollande.
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Car cela commence comme ça, un petit sondage en direct : Combien parmi vous portent plus de 200 euros sur eux ? Combien d’entre vous sont maghrébins ? Combien d’entre vous ont voté François Hollande ? Eclats de rire général et sifflets de circonstance, le taureau est piqué la corrida peut commencer.
Pour le 1er Mai, une bande d’amis, artistes, intellectuels, est réunie dans une villa pour fêter la récente nomination du nouveau ministre de la Culture. Mais ce dernier décide de faire de cette fête un cauchemar, soudainement horrifié par tous ces bobos qui l’entourent, des petits bourgeois qui militent contre la maltraitance des animaux…
L’intrigue est mince mais le propos épais, pendant une heure et demie s’écoule le pus de ce furoncle entaillé qui fait office de spectacle. Tout y passe… les “PD”, ces sidaïques qui baisent sans capote, les artistes d’art contemporain le nez dans des saladiers de coke, les minettes bourrées qui baisent sans compter et se font avorter par plaisir… tous ces gens confits dans leur bien-pensance culturelle de gauche qui pourrissent la nation et impose au peuple un art vérolé.
https://www.youtube.com/watch?v=gUz1LlE00Iw
La haine des bobos
Afin de purger l’intelligentsia le ministre souhaite nommer à la tête des grandes institutions des vrais gens du peuple, à la manière de ce qui est déjà à l’œuvre dans certaines mairies de droite et d’extrême droite en France aujourd’hui qui souhaitent créer des comités de programmation populaires pour que l’on cesse de voir des gens tout nus sur les scènes nationales… Evidemment, malgré sa révélation tardive, car tout de même corrompu jusqu’à la moelle, le ministre sera emporté par la vindicte populaire qui gronde dehors en ce 1er Mai… la bête immonde est de retour et Marco Layera s’en réjouit.
Sans contrepoint, ni distance donc, ce flot de merde déversé sur la scène du Festival d’Avignon justifie les discours les plus réactionnaires et donne raison aux pourfendeurs haineux des bobos : ces gens qui ont le mauvais goût de se faire assassiner aux terrasses des cafés branchés parisiens ou dans les salles de spectacle. A côté de cela, Angélica Liddell peut désormais et aisément passer pour une artiste de gauche.
La dictatura de lo cool, www.teatrolaresentida.cl, jusqu’au 24 juillet. www.festival-avignon.com
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