Révélation de la scène musicale française en 2016, Jacques était de passage à Calvi on the rocks avec son étonnant attirail de live. Une fois son barda déposé, l’artiste a confié ses premières impressions corses.
Quelles sont tes impressions après ton concert à Calvi on the rocks ?
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Jacques – La veille j’avais joué à Lausanne dans un centre de tri immense, et quand je suis arrivé sur la plage de Calvi, il était directement l’heure pour moi de jouer. Donc j’étais encore à Lausanne dans ma tête lorsque j’ai entamé mon concert, j’ai mis un petit temps à démarrer et finalement les kiffeurs sont sortis de l’eau pour me rejoindre.
Est-ce que tu as pu assister à des concerts ?
Non j’ai juste entendu le DJ set de John Talabot j’ai trouvé ça subtil et plus tard, j’ai entendu Doc Gynéco dire « Est-ce que ca le fait ? » et j’ai répondu sans hésiter « Ouais Ouais ».
On te dépeint souvent comme un « ascète », ça n’a pas été trop dur pour toi de mixer sur une plage ensoleillée où tout le monde descend du rosé ?
Ni plus ni moins que lorsque je joue dans un hangar sans histoire où tout le monde est défoncé à la MDMA. Chacun fait sa vie, moi je viens jouer et faire du mieux que je peux pour partager de la vibe, et ça c’est plus facile à faire si je ne juge pas le comportement des personnes que j’ai en face de moi.
Une fois de plus, tu as mixé avec un attirail impressionnant. Comment t’es venu l’idée de mixer avec des objets du quotidien ?
L’idée est venue tellement lentement que j’ai du mal à établir comment elle est venue. Je suis persuadé que cette idée était finalement une évidence pour beaucoup de gens qui comme moi tapent sur tout ce qu’ils croisent pour faire des rythmiques, où sont sensible aux grincements, aux bruits d’ascenseurs, d’ouverture de porte, de klaxon, de paquet d’emballage.
Est-ce que tes choix musicaux sont guidés par l’idée de fuir les normes de l’époque ?
Je ne choisis pas vraiment qui je suis, je fais ce qui me passe par la tête, j’essaye d’imiter ce que j’aime bien dans la vie, mais en musique. Et j’ai remarqué que les moments que je préfère dans la vie sont les moments ou je suis étonné, surpris, où les choses ne se passent pas exactement comme je l’imaginais, avec une petite touche d’ironie du destin. Donc je ne pense pas fuir les codes : si je devais grossièrement admettre une démarche à ce que je fais, je dirais plutôt que j’essaye de maîtriser les normes de façon à pouvoir en jouer et créer de l’étonnement.
Quelle atmosphère souhaites-tu dégager quand tu joues ?
Je pense pas souhaiter dégager une atmosphère ou une autre. Je fais des concerts improvisées desquels se dégagent une atmosphère relative à celle dans laquelle je me trouve au moment ou je joue le concert. Ce mardi soir, c’est parti en reggae à la fin du concert sans aucune raison apparente.
Sur l’un de tes derniers titres (« Dans la radio »), tu t’es mis à chanter. Pourquoi avoir fait ce choix et comment est né l’idée de ce clip totalement dadaïste ?
J’ai juste eu envie de chanter au moment où je faisais cette chanson donc je l’ai fait. A propos du clip, j’ai découvert une web serie qui s’appelle « Ouai j’vois Ouai », que j’ai trouvé super originale et plutôt sincère, du coup j’ai envoyé un mail sur la page Facebook pour féliciter l’équipe et finalement je me suis rendu compte que Vincent, le mec qui faisait la web serie m’avait envoyé un mail sur ma page Facebook pour me féliciter aussi. Du coup on avait deux conversations ouvertes et quand on a remarqué ça, on s’est dit qu’il fallait qu’on se capte. Quelque mois plus tard j’allais à Bombay et il se trouve que Vincent était en Inde aussi, donc nous nous sommes rejoints et nous nous sommes amusés à tourner des images montées et animées par Vincent. Après le délire dadaïste je connais pas bien mais à ce qu’il parait c’est plutôt un compliment.
Sur le titre, tu dis « je ne sais pas si j’aime ça ». Tu entends faire d’autres titres chantés prochainement ?
Je sais pas si je vais faire d’autres titres chantés. Ca va dépendre de si l’inspiration vient ou pas. J’ai des idées mais j’ai rien de prévu en sortie prochainement. En fait pour sortir un truc sur les plateformes d’Internet, il faut prévoir un mois à l’avance. Du coup aujourd’hui je sais que dans un mois, il n’y a rien qui sort.
Quels sont tes prochains projets ?
J’aimerais bien être un ninja de l’improvisation en live, pour composer des nouveaux morceaux devant les gens à chaque concert. Donc ça requiert un travail d’équilibre mental et de psychologie de la foule assez difficile. Sinon j’aimerais bien monter une marque de Frisbee, « Les Frisbee Jacques », et Flavien Berger est chaud pour faire la musique de ma campagne promo, donc ça devrait cartonner.
Où comptes-tu passer tes vacances ?
J’ai une date à Berlin et une autre à l’Île Maurice, à une semaine d’intervalle. Donc je vais rester une semaine à Berlin puis une semaine à l’île Maurice. Ce sera l’occasion de faire du son. Ensuite je rejoins la famille dans le sud de la France. Et ensuite je sais pas encore, puis il y a les concerts à Woodstower à Lyon, Cabaret Vert à Charleville-Mezière, et Les Îlots Électroniques à Tours.
En tant qu’expert du système D, quels sont les conseils que tu donnerais à nos lecteurs pour passer de bonnes vacances ?
Un kiffeur sachant kiffer sans besoin de rien est un vrai kiffeur. C’est valable en dehors des vacances.
Propos recueillis par David Doucet
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