Le microsillon redevient un enjeu de consommation. Les majors l’ont bien compris : édito de Romain Lejeune.
Les résultats sont édifiants : en 2008, lors de la première édition du Record Store Day, aux Etats-Unis, le chiffre d’affaires des boutiques participant à l’opération ne dépassait pas 30 000 dollars. En 2012, l’événement en a généré près de 4 millions. Même constat en France : en 2011, le premier Disquaire Day a permis de récolter 300 000 euros. L’an dernier, ce chiffre a doublé, faisant de cette journée un rendez-vous économique de grande ampleur pour la filière musicale.
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En moins de 24 heures, les disquaires français partenaires du Disquaire Day vendent autant de vinyles que pendant la période de Noël. Des résultats fous qui interpellent les majors : en 2013, entre les perles rares de Foals ou Juveniles apparaissent des éditions limitées de Jean-Louis Aubert et Mylène Farmer.
Longtemps considéré comme anecdotique, le marché du vinyle est de nouveau pris au sérieux. Et les jeunes artistes contribuent à booster le phénomène. Pour la sortie de The Golden Age, Woodkid en a vendu 5 000. Même constat du côté des Anglais d’Alt-J : 15 % des acheteurs du fabuleux An Awesome Wave ont préféré sa version en vinyle.
Outre-Manche aussi, les résultats parlent d’eux-mêmes. Début 2013, le vinyle du nouvel album de My Bloody Valentine s’écoulait à 25 000 exemplaires, battant le record de l’année précédente, détenu par The xx. Face à cet engouement, les majors réapprovisionnent (timidement) les disquaires, longtemps délaissés au profit des grands réseaux de distribution.
Mais un label comme Pias va plus loin. Aujourd’hui 20 avril, pour le Disquaire Day, une boutique éphémère ouvrira ses portes dans les locaux du label, à Paris. Une manière de rencontrer les nouveaux chineurs, de plus en plus nombreux, dont la moyenne d’âge oscille entre 18 et 33 ans. L’âge d’or de la platine.
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