Chacun à sa façon, le militant écologiste Nicolas Hulot et le street artist Shepard Fairey, dit Obey, sont deux figures emblématiques de l’engagement en faveur de l’environnement. Rencontre à l’occasion du passage de l’Américain à Paris.
Sur le toit d’un immeuble du XIIIe arrondissement de Paris, au pied d’une fresque gigantesque en mémoire des victimes des attentats, Nicolas Hulot mime devant Shepard Fairey, dit Obey, l’avenir incertain de l’humanité : “On est à un point critique, ça peut aller d’un côté comme de l’autre.”
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L’écolo le plus connu de France et la star du street art ne se connaissent pas depuis cinq minutes qu’on entre déjà dans le dur. “On a deux façons d’exprimer une même philosophie”, précise Fairey, mondialement connu pour son dessin de Barack Obama. L’artiste engagé et l’activiste politique partagent la même volonté de rassembler large face à l’urgence climatique.
Sur le chemin de l’entretien, le conducteur d’une camionnette interpelle le duo : “Bon courage monsieur Hulot, on compte sur vous !” “Tout le monde me dit bon courage, je ne sais pas si c’est bon signe”, glisse Hulot à Fairey, qui opine : “Vous vous attaquez à quelque chose de titanesque.”
De violence politique, il sera question dans cet entretien, tout comme de réchauffement, d’élections US, de terrorisme, d’Hugo Chávez, d’Elon Musk et des Kardashian. “Quand je parle avec ce genre de mec, d’habitude je m’endors, mais pas avec lui”, conclut Obey.
Shepard Fairey, dans votre livre Obey: Earth Crisis, vous rassemblez vingt ans d’œuvres sur l’écologie et l’environnement. Quel rôle jouent les artistes dans la lutte contre le changement climatique ?
Obey – Ce problème est difficile à illustrer. J’utilise des symboles simples, un langage visuel universel pour provoquer un impact émotionnel. L’image doit être belle, provocante et percutante. Il faut créer de l’identification et de la réflexion pour faire évoluer les comportements.
Nicolas Hulot – Son talent confirme qu’un dessin ou un slogan peuvent être plus efficaces que de longs discours pour accéder à la conscience et au cœur. On a besoin de rationalité et d’émotivité. Quand l’art se met au service de l’engagement écologique, il fait contrepoids à la puissance de la publicité, arme au service de modes de consommation et de production néfastes pour la planète. Dans un monde où il est difficile de distinguer l’essentiel du superflu, le travail de Shepard ramène les regards sur les choses essentielles.
Shepard Fairey, que pensez-vous de l’engagement de Nicolas Hulot depuis vingt-cinq ans dans le domaine écologique ?
Obey – Nicolas sait traduire habilement les problèmes complexes du monde contemporain. C’est un très bon communicant, même si ses contempteurs le traitent de showman. Je suis impressionné par la manière dont il a utilisé sa popularité pour faire pression sur les politiques afin de leur faire signer le pacte écologique (qui a mené à la mise en place du Grenelle de l’environnement à partir de 2007 – ndlr).
Nicolas Hulot – J’avais lancé une pétition signée par près de 800 000 personnes qui a obligé les candidats à la présidentielle de 2007 à prendre des engagements publics. Si la popularité est un objectif en soi, c’est que nous sommes des crétins. Si elle permet d’instruire les consciences, c’est un capital merveilleux.
Obey – C’est ce que j’appelle la “social currency” (“capital social”). Si seulement les Kardashian pouvaient s’intéresser à la planète, ce serait génial ! (rires)
Quel est votre rapport au capitalisme ?
Nicolas Hulot – Je ne suis pas frontalement opposé au capitalisme, mais j’ai ses excès en aversion. La crise de l’excès est le dénominateur commun à toutes nos crises. Nous devons être capables de nous fixer des limites. Tant que 1 % de la planète concentre 93 % de ses richesses, la solidarité reste impossible.
Obey – Je ne suis pas anticapitaliste, mais contre le fait que certains conglomérats deviennent plus puissants que des Etats. C’est un grave problème démocratique. De plus, avec la globalisation, les gens se sentent précaires s’ils n’accumulent pas tous les symboles du succès. Consommer moins fait de vous un loser alors que ça devrait être l’inverse. Les entreprises peuvent être nos alliées dans la lutte contre le changement climatique, même si elles le font pour améliorer leur image. J’ai lu que tu as été critiqué pour certaines contributions à la Fondation Nicolas Hulot. C’est un reproche auquel je dois aussi faire face. Tout le monde navigue dans des eaux infestées de requins : amener les entreprises à investir dans l’écologie est une bonne chose.
Nicolas Hulot – J’ai subi cette critique pendant longtemps, moins aujourd’hui. J’assume cela à une condition : que ma liberté de parole et d’action ne soit jamais entravée. Nous sommes en guerre contre les changements climatiques et l’argent est un nerf de la guerre. Le greenwashing marche un temps mais s’il n’est pas accompagné d’une vraie démarche de progrès, cela se retourne violemment contre l’entreprise.
Shepard Fairey, dans votre livre, vous parlez de “conscious capitalism”. Qu’entendez-vous par “capitalisme de conscience” ?
Obey – C’est un engagement personnel. Pour mes œuvres, j’utilise principalement du papier recyclé. Je ne peux contribuer à détruire l’environnement si mon message est de le sauver. Et comme mon business a eu du succès, je reverse de l’argent à des associations de protection de l’environnement.
Pensez-vous qu’il soit trop tard, voire impossible, de tenir l’engagement de la COP21 de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés d’ici à 2100 ?
Nicolas Hulot – On va être fixé rapidement. La fenêtre d’opportunité est courte car nous avons trop ajourné la mutation. La COP21 n’a pas été un aboutissement mais un partage d’objectifs et de moyens. Pour réussir l’enjeu climatique, il y a deux priorités indissociables : réduire nos émissions de gaz à effet de serre en s’affranchissant des énergies fossiles et en en laissant les trois quarts sous terre ; restaurer les écosystèmes pour reconstituer les puits de carbone et de méthane.
L’an dernier, près de 30 millions d’hectares de forêt ont été détruits, restituant ainsi des millions de tonnes de CO2 à l’atmosphère. Nous ne pouvons pas gagner la guerre contre le réchauffement si d’un côté nous réduisons mais que de l’autre nous restituons. De plus, nous continuons à subventionner l’énergie fossile à hauteur de 500 à 650 milliards de dollars chaque année au niveau planétaire. Subventionner davantage les énergies vertes ferait chuter leur prix. Les pays pauvres auraient ainsi la possibilité d’y accéder.
Obey – Aux Etats-Unis, c’est 45 milliards pour les énergies fossiles contre 12 milliards aux énergies vertes. Cela devrait être l’inverse. Si l’Allemagne est à 35% d’énergies durables, les Etats-Unis peuvent le faire. Mais les républicains s’y opposent sous prétexte que les Chinois ne le font pas. On dirait une dispute entre des enfants de 5 ans. La société doit aussi pousser les gouvernants à réguler le comportement des entreprises. Mais aux Etats-Unis, les républicains se mettent du côté des multinationales et certains médias minimisent le changement climatique en mettant climatosceptiques et scientifiques du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) au même niveau.
Qu’est-ce qui vous a éveillé au combat écologique ?
Obey – Le film d’Al Gore, Une vérité qui dérange. Je conduis toujours la Prius que j’ai achetée après l’avoir vu. (rires) Ma femme vient d’acheter une Tesla (voiture électrique haut de gamme – ndlr). Concernant la mise à disposition en open source des brevets de Tesla Motors, son pdg Elon Musk a dit : “Si on considère que nous sommes sur un bateau qui coule, que nous devons tous écoper et que j’ai inventé le meilleur seau pour le faire, c’est dans mon intérêt de laisser tout le monde copier le design de mon seau pour que nous écopions tous de la manière la plus efficace.” Il est logique que le capitalisme s’engage dans un combat pour défendre sa viabilité. Sinon, les gagnants finiront aussi par être des perdants.
Nicolas Hulot – Martin Luther King a dit au sujet de la cause des Noirs : “Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” Nous en sommes là. Mon engagement s’est fait progressivement. Je suis passé d’une forme d’insouciance à une forme d’inquiétude et de gravité. J’ai pris conscience que la vie n’est pas la norme dans l’univers mais l’exception, qu’elle est conditionnée à des paramètres très fragiles.
Pendant trente ans, j’ai visité la planète et pu mesurer la rapidité de sa destruction. Ensuite, de grands penseurs ont achevé de me convaincre que le combat écologique est humaniste. Mes éveilleurs de conscience nord-américains sont l’agroéconomiste Lester Brown, l’écologiste Amory Lovins et la militante altermondialiste Naomi Klein. J’ai aussi gardé en tête Printemps silencieux de Rachel Carson (1962), que tu cites dans ton livre.
Que faudrait-il faire pour éveiller les gens à la conscience écologique ?
Nicolas Hulot – C’est un exercice délicat auquel je suis confronté tous les jours. Il faut à la fois faire peur, pour ne pas donner l’impression qu’on a le choix d’attendre, et offrir un horizon possible. Le fermer ferait céder à la tentation de la ruine.
Obey – Hollywood peut avoir un fort impact. C’est un peu simplet, mais Le Jour d’après ou Interstellar, qui traitent des conséquences du réchauffement, peuvent faire réfléchir le grand public. Pour motiver les Américains – et c’est triste –, on devrait jouer avec leur ego, comme lors de la compétition spatiale entre les Etats-Unis et l’URSS. A l’époque, beaucoup d’Américains se sont investis dans cette course. Aujourd’hui, faudrait insuffler l’idée d’une compétition écologique contre les pays barbares afin de gagner la médaille d’or dans la course contre le réchauffement climatique.
Une des conséquences du terrorisme n’est-elle pas de reléguer la lutte contre le réchauffement climatique au second plan des agendas médiatique et international ?
Obey – Les attaques de novembre à Paris étaient terribles. Les déplacements de populations et la dévastation de zones entières dûs au changement climatique vont augmenter la probabilité d’attaques terroristes.
Nicolas Hulot – Je suis conscient que le terrorisme d’aujourd’hui est probablement la conséquence de l’histoire des cent cinquante dernières années et que ce que nous ferons ou pas aujourd’hui nourrit le terrorisme de demain. Dans un monde d’injustice, le changement climatique est l’ultime injustice. L’injustice fait le lit de l’humiliation et de l’exaspération, qui peuvent mettre le feu aux poudres. Après les attentats de Charlie et du Bataclan, la France s’est rassemblée sur l’essentiel, mais malheureusement cela n’a duré que quinze jours.
Obey – Je suis arrivé en France trois jours après l’attaque du Bataclan. La plupart des Français avec qui j’ai parlé disaient qu’ils ne céderaient pas à la peur, qu’il fallait réaffirmer les valeurs d’amour et de fraternité. Après les attentats du 11 septembre 2001, les Américains ont accepté de voir leurs libertés rognées. La justification de la guerre par les horribles Dick Cheney, Paul Wolfowitz et Donald Rumsfeld était une forme de terrorisme encore plus perverse. En termes de tactiques guerrières, Donald Trump n’est guère mieux.
Nicolas Hulot – Le pétrole, le charbon et le gaz n’étaient jamais très éloignés de l’origine de tous les conflits auxquels nous avons assisté depuis la Seconde Guerre mondiale. Faire en sorte que chaque Etat soit autonome énergétiquement serait un facteur de paix extraordinaire. Le vent, le soleil et les vagues sont gratuits. Cela peut changer le monde.
Obey – Hugo Chávez était vilipendé parce qu’il a nationalisé l’industrie pétrolière et gazière pour créer des programmes publics. Utiliser les bénéfices des énergies fossiles d’une manière bienveillante, quel crime ! Mais aujourd’hui, à cause de la chute du prix du pétrole, l’économie vénézuélienne est dévastée.
Nicolas Hulot – Hugo Chávez a eu cette phrase merveilleuse : “Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé.”
Que pensez-vous de la campagne américaine ?
Nicolas Hulot – J’observe avec beaucoup de tristesse et d’inquiétude, quel que soit le résultat de l’élection, le message envoyé au reste du monde au moment où on a besoin d’apaiser. L’Occident n’a pas à culpabiliser mais il ne peut pas fuir ses responsabilités quant à l’état du monde. Il ne faut pas oublier que notre développement s’est aussi fait sur le dos des pays du Sud. Il faut en avoir conscience et, dans les périodes de peur, ne pas flatter les bas instincts comme le fait Donald Trump. La violence des mots précède la violence des actes. Nous avons d’ailleurs la même à la maison.
Obey – Trump n’est pas idiot, c’est un grand manipulateur. Il est facile d’énerver des gens frustrés par les inégalités économiques et le mauvais fonctionnement du gouvernement, causes de sa popularité et de celle de Bernie Sanders. Sauf que les partisans de Sanders sont plus bienveillants et ceux de Trump plus violents. Bernie a dénoncé la corruption de la politique par le business et mené sa campagne sans aucune contribution d’entreprises. Il a fait le lien entre changement climatique et manipulation des entreprises.
Beaucoup de gens poussent Nicolas Hulot à se présenter à la présidentielle. Lui conseilles-tu de se battre pour le pouvoir afin de changer les choses ?
Obey – Il change déjà les choses. C’est difficile de rester une personne bienveillante dans le monde de la politique. Il faut avoir une déformation psychologique pour désirer subir sa brutalité. Je lui serais reconnaissant de se sacrifier mais ne lui demanderai jamais de le faire.
Nicolas Hulot – C’est un véritable ami. (rires) Je ne suis pas sûr que les gens qui me poussent à me présenter le soient réellement. Ils sont nombreux à vouloir que j’y aille mais pour moi, cela doit d’abord être une aventure collective et une mobilisation de toutes celles et tous ceux qui veulent changer la société. J’ai un dilemme : les gens me font confiance parce que je n’ai pas été tenté par le pouvoir. Si je décide de franchir un pas politique, ils peuvent l’interpréter comme une ambition personnelle et je risque de perdre ce précieux capital de confiance.
Mais j’ai aussi le sentiment que mon influence extérieure arrive au terme de son efficacité, que s’il n’y a pas une traduction politique, rien ne se passera dans ce pays. Je vais prendre ma décision avant la fin de l’année, peut-être avant. Je ferai quelque chose mais je ne sais pas encore si je serai candidat. Cela dépendra de mon équipe et de ce qu’il se passe en France et dans le monde. Si un homme ou une femme en qui je peux avoir confiance se présente, je serai heureux de marcher dans l’ombre à ses côtés. Mais pour l’instant, il n’y a personne. Certains sont honnêtes, mais tourné vers le passé. Ils ne comprennent pas comment le monde marche.
Quel est le pire ennemi de la lutte contre le changement climatique ?
Nicolas Hulot – La shadow finance, la finance qui ne participe pas à la solidarité et spécule sur des biens communs.
Obey – Avant, les gens investissaient dans des entreprises avec du potentiel sur le long terme. Aujourd’hui, l’argent passe de main en main, dans un mouvement qui ne crée rien.
L’homme politique donne l’impression de ne pas s’attaquer à cette question. Le peut-il vraiment d’ailleurs ?
Obey – Oui, si le peuple lui donne le mandat. Beaucoup d’entreprises se sont délocalisées pour échapper aux taxes. Si le gouvernement le leur interdisait, elles ne le feraient plus parce qu’elles veulent continuer à faire du business.
Nicolas Hulot – Ce monde-là n’est fort que parce que nous sommes faibles. Un pays tout seul ne peut rien faire. Mais une Europe à 28 peut remettre la finance dans le périmètre de la solidarité. Avec une économie à 75 % intraeuropéenne, nous pourrions mettre en œuvre les instruments de régulation. Si, pour l’instant, le Nord est condamné à l’austérité et le Sud à la misère, c’est parce qu’une grande partie de l’argent qui circule dans le monde n’est pas soumise à la solidarité. C’est la grande mystification à laquelle il faut mettre fin, le préalable à tout.
Comment recréer une dynamique commune alors que de nombreux pays sont portés sur le repli, voir la sortie de l’Union européenne ?
Nicolas Hulot – L’Europe doit trouver un moyen de fonctionner à deux vitesses entre les conservateurs et les progressistes. J’ai contribué à ce qu’un groupe de onze pays travaille sur la taxe sur les transactions financières. La solidarité n’est pas optionnelle, c’est une condition. Ajouter de l’humiliation dans un monde connecté où les inégalités s’exposent est explosif. On ne peut aspirer à vivre en paix dans un monde relié, mobile que si nous partageons mieux la démocratie, la richesse et les besoins élémentaires. Et si vous ne le faites pas pour ceux qui subissent le plus les inégalités, faites-le pour vous.
obeygiant.com
fondation-nicolas-hulot.org
Earth Crisis, l’anthologie écolo d’Obey
A 46 ans, Shepard Fairey, alias Obey, a déjà vingt ans de carrière derrière lui et fait figure de patron du street art mondial. Issu du punk et du skate, il se fait connaître par son slogan anti-autoritaire “Obey”, inspiré du film Invasion Los Angeles de John Carpenter.
Sérigraphiste, illustrateur, muraliste, ses stickers évoluent en pochoirs, collages, graffitis aux airs de propagande parodiée. Son art oscille entre pop art à la Andy Warhol, contre culture-américaine et constructivisme soviétique d’Alexander Rodtchenko. Ses fans et autres fervents défenseurs de l’environnement pourront se procurer un objet collector, Earth Crise, constitué de deux livres-objets spectaculaires et inédits qui rassemblent vingt-cinq ans d’œuvres de combats pour la planète, jusqu’à l’installation d’un globe au cœur de la tour Eiffel durant la COP21.
Bonus : les deux volumes hors format offrent dix œuvres originales à exposer chez soi. Parallèlement, la galerie Itinerrance de Mehdi Ben Cheikh, située dans le XIIIe arrondissement de Paris, expose ses œuvres jusqu’au 30 juillet. L’expo Earth Crisis en dévoilera de nouvelles : des peintures sur toile et sur papier, une série inédite de six prints, des reproductions du globe en sculptures et des livres. Toujours dans le XIIIe, temple du street art parisien, il est possible depuis quelques jours d’admirer deux nouvelles fresques murales gigantesques : une Marianne, hommage aux victimes des attentats de novembre, et son mandala bleu, plaidoyer pour la planète, aussi en couverture de son magnifique livre Earth Crisis.
Earth Crisis exposition jusqu’au 30 juillet à la galerie Itinerrance, Paris XIIIe
Obey: Earth Crisis par Shepard Fairey (Albin Michel), coffret grand format : livre 112 pages + “tout carton” autoportant de dix œuvres originales, 100 €
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