La réalisatrice présentait « Wendy and Lucy » au festival de Cannes 2008.
Juste Lors de la sortie du beau Old Joy, il y a un an, Kelly Reichardt (alors inconnue en France) dévoilait une écriture forte, épurée et délicate et s’imposait d’emblée comme une figure incontournable du cinéma indépendant américain. Sélectionné cette année par Un certain regard, son troisième long métrage, le bouleversant Wendy and Lucy, confirme la cohérence de son engagement dans une voie cinématographique intransigeante, viscéralement politique et humaine. Comme dans Old Joy, il est question ici de l’évaporation d’un lien affectif et social à travers l’histoire d’une jeune femme (Michelle Williams, époustouflante, à mille lieues du jeu Actors studio) coincée dans une ville paumée de l’Oregon suite à la disparition de sa chienne : cette séparation enclenche le glissement insidieux de Wendy vers l’exclusion et le vagabondage. Prof de cinéma à New York, Reichardt a une approche modestement artisanale de son art : “Je peux tourner en été et continuer d’enseigner durant l’année scolaire. C’est un bon moyen de faire du cinéma sans être dans l’industrie du cinéma, avec très peu de moyens.” De quoi expliquer en partie la belle intégrité de son cinéma, qui s’intéresse à une marginalité qui n’a rien à voir avec celle, artificielle et exotique, de beaucoup de films qui cartonnent à Sundance, et qui éclaire avec justesse et acuité l’implacable dureté de la société américaine.
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