Radio Banana porte bien son titre, qui, dès les premières mesures, diffuse ses ondes bienfaisantes vers un auditeur insensiblement gagné par une douce sensation de chaleur : du coup, rien d’étonnant à ce que, peu à peu, se dessine sur son visage un large sourire, s’étirant jusqu’aux oreilles, lesquelles frétillent de joie de se voir […]
Radio Banana porte bien son titre, qui, dès les premières mesures, diffuse ses ondes bienfaisantes vers un auditeur insensiblement gagné par une douce sensation de chaleur : du coup, rien d’étonnant à ce que, peu à peu, se dessine sur son visage un large sourire, s’étirant jusqu’aux oreilles, lesquelles frétillent de joie de se voir cajolées de la sorte. En un mot, c’est un disque qui donne la banane.
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Mais il se trouve que, sans avoir l’air d’y toucher, Radio Banana fendille aussi, de-ci, de-là, le cœur de l’auditeur ? c’est ainsi, dans cette manière, joliment désinvolte, qu’il a de balancer entre allégresse et cafard, que ce fumant melting-pot devient réellement intrigant, et terriblement attachant. Dans ce creuset, l’accordéon est l’ingrédient principal, celui qui donne le ton mais n’occupe pas tout l’espace, laissant gigoter à ses côtés cuivres éméchés et section rythmique tonique, tandis que des bribes d’émissions radiophoniques viennent, par intermittence, parsemer le tout. Quand on sait que l’auteur de Radio Banana est de nationalité finlandaise et qu’il a pour prénom Aki, vient presque automatiquement à l’esprit le rapprochement avec un autre Aki, le cinéaste Kaurismäki, of course, dont la réputation de farceur dépressif n’est plus à faire. Ainsi n’est-il pas difficile de se représenter l’heureux ménage que pourraient former les sons de l’un et les images de l’autre En attendant cette éventuelle rencontre, rien ne nous interdit de nous projeter mentalement le film que suggère toute écoute ? même si elle n’est pas très attentive, surtout si elle est un peu rêveuse, sous les étoiles exactement
Ainsi, bercé par les flonflons de ce folâtre tango lapon, il n’y a plus qu’à se laisser dériver à la pensée de saynètes évanescentes, dans lesquelles de curieux bonshommes glissent sur des peaux de banane et, au lieu de bêtement s’affaler par terre, restent suspendus, le nez en l’air.
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