Guillaume de Chassy, pianiste, et Daniel Yvinec, bassiste et bien plus encore (compositeur atmosphérique, discophile acharné, producteur de la stupéfiante Brisa Roché) n’en sont pas à leur coup d’essai. Après Chansons sous les bombes, premier volume de cette série intitulée Musique pour des temps troublés’, ils s’attaquent ici à la source du fantasme absolu de […]
Guillaume de Chassy, pianiste, et Daniel Yvinec, bassiste et bien plus encore (compositeur atmosphérique, discophile acharné, producteur de la stupéfiante Brisa Roché) n’en sont pas à leur coup d’essai.
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Après Chansons sous les bombes, premier volume de cette série intitulée Musique pour des temps troublés’, ils s’attaquent ici à la source du fantasme absolu de tout musicien de jazz, le New York des années 30-50, et ses mélodies capables de transformer n’importe quelle morne grisaille en féerie de Noël. Comme les ethnomusicologues qui partaient, magnétophone en bandoulière, dans les tréfonds de l’Amérique à la recherche des derniers témoins du blues ou du folk, les deux Français saisissent ? en milieu urbain cette fois ? les voix des passants et de certains chanteurs tel le merveilleux Andy Bey, qui accepta de murmurer un soir dans un bar d’hôtel quelques réminiscences de It Could Happen to You et The Next Time I Love. Parfois aussi, les interpellés ont dépassé la demande, comme sur As Time Goes by, où des dialogues de Casablanca commencent à fleurir en pleine rue, au milieu des rires et des bruits de fond. De retour en France, De Chassy et Yvinec se sont mis à improviser autour des voix, tantôt en conservant le cadre mélodique des chansons, tantôt en y échappant, ajoutant à ces témoignages déjà fragiles leur propre surimpression mémorielle.
Il émane de ces plages une atmosphère étrange, comateuse et vivifiante à la fois, hivernale et chaleureuse, comme une balade à tâtons dans la coulisse d’un vieux théâtre, les feux de la rampe tout juste éteints.
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