Star et sex symbol des années 80, Kelly McGillis a joué dans des classiques de l’époque tels que Top Gun, Witness ou encore Les accusés. Des problèmes personnels l’ont malheureusement écarté des plateaux de tournages par la suite. Mais qu’est-elle devenue ?
Les Golden Eighties
Kelly McGillis est née à la fin des années 50 à NewPort Beach en Californie, au sein d’une famille aisée. Après le lycée elle déménage à New York pour apprendre la comédie à la prestigieuse Julliard School d’où elle sort diplômée en 1983.
A peine deux ans plus tard, les portes d’Hollywood s’ouvrent en grand pour la belle blonde : elle décroche le premier rôle, celui d’une mère amish qui protège son fils témoin d’un meurtre, aux côtés d’Harrison Ford dans Witness. Le monde entier découvre alors son talent et sa beauté et à tout juste 26 ans elle se voit nommée aux Golden Globes et aux Bafta Awards pour sa prestation dans le film naturaliste culte de l’australien Peter Weir.
Un an plus tard, son aura et son statut prennent une nouvelle dimension : elle devient conjointement une star et un sex symbol grâce au rôle de Charlotte Blackwood dans le blockbuster numéro un de l’époque, Top Gun. Ou la quintessence ultime de l’esthétique 80’s. L’instructrice sexy qu’elle interprète fait en effet tourner les têtes des millions de spectateurs qui se sont rués au cinéma dès les premiers jours de la sortie du film au printemps 1986.
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Le succès monstrueux du film (176 millions de dollars au box office, rien qu’aux Etats-Unis) permet à Kelly McGillis de prétendre à des rôles prestigieux. Si ce succès lui a été bénéfique, l’actrice a avoué bien des années plus tard avoir en horreur la chanson Take my breath away de Berlin, chanson (cu)culte qui fait office de bande originale du film légendaire de Tony Scott.
En 1988 elle donne la réplique à Jodie Foster dans le drame Les accusés de Jonathan Kaplan. Elle y campe le rôle de Kathryn Murphy, procureur déterminée à faire inculper les violeurs d’une jeune femme jouée par Jodie Foster.
Un film un peu tombé dans l’oubli aujourd’hui, mais important pour plusieurs raisons. Il s’agit du premier film hollywoodien, donc mainstream, à s’emparer du sujet du viol et à le dépeindre « graphiquement », ce qui a conduit à sa sortie en 1988 à de nombreux débats autour du sujet aux Etats-Unis. Et le rôe était très important pour Kelly McGillis: la comédienne révélait quelques années plus tard avoir elle-même été victime de viol en 1982.
Le retrait des spotlights, les problèmes personnels et la reconversion sociale
Malgré une carrière au firmament à la fin des 80’s, Kelly McGillis préfère se retirer des plateaux de tournages pour mieux se consacrer aux joies de la maternité. Un choix qui lui a certainement procuré de belles satisfactions personnelles mais qui l’a fait passer à côté de belles opportunités. Elle était en effet le choix initial de Paul Verhoeven pour incarner Catherine Tramell dans Basic Instinct… Sa grossesse l’a empêché de participer au film, et Sharon Stone a été choisie. Le reste fait désormais partie de l’histoire.
Elle revient finalement à la comédie quelques années plus tard mais ne s’illustre que dans des films et téléfilms peu mémorables. Au début des années 2000, suite à son divorce, elle sombre à nouveau peu à peu dans la dépression et dans la consommation d’alcool et de drogues. Son mal-être était, selon elle, dû à sa difficulté d’accepter son homosexualité. Toujours selon ses dires elle en était même arrivée au point où elle pensait que le viol dont elle a été victime au début des années 80 était arrivé pour la « punir d’être lesbienne« .
Malgré ce conflit interne, elle joue dans quelques épisodes de la mythique série télé The L Word en 2008 où elle incarne une officier de la marine lesbienne, sans pour autant évoquer publiquement sa relation avec sa petite amie, à laquelle elle s’unira civilement en 2010. C’est finalement à cette période qu’elle effectue un coming out salvateur.
Malgré quelques participations ça et là dans des films et des pièces de théâtre (on a pu la voir dans l’adaptation théâtrale du film Frankie et Johnny avec Michelle Pfeiffer et Al Pacino), Kelly McGillis se concentre et se consacre désormais aux autres. Elle est visiteuse de prison, donne des cours de comédie et travaille en parallèle dans un centre dédié aux personnes souffrant d’addictions. Si certains regrettent sans doute sa disparition des écrans, d’autres sont sûrement ravis d’échanger avec elle. C’est ce qu’on appelle une reconversion utile.