Quand il ne cherche pas des noises, de courageux itinéraires bis ou un futur supérieur au hip-hop avec son fondamental trio Clouddead, Yoni Wolf devient Why , et le Californien fait alors la même chose avec la pop ou le folk. Car le pourquoi de son nom en dit long sur son besoin palpable de […]
Quand il ne cherche pas des noises, de courageux itinéraires bis ou un futur supérieur au hip-hop avec son fondamental trio Clouddead, Yoni Wolf devient Why , et le Californien fait alors la même chose avec la pop ou le folk. Car le pourquoi de son nom en dit long sur son besoin palpable de tout remettre en question, de rejeter les routines, de refuser de prendre pour acquis les us et coutumes entérinés depuis les sixties. Yoni Wolf peut ainsi investir la pop, le folk ou des miniatures électroniques, ce sera toujours avec cette curiosité et cette boulimie de sensations du gamin qui démonte ses jouets parce que le tournevis est aussi une baguette magique.
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A la tête d’un quartet pour qui le psychédélisme n’est jamais un exercice de style bigarré, pittoresque et prévisible, il compose patiemment, avec des techniques inédites pour la pop (les strates de l’electronica, les beats obliques du hip-hop), la bande-son d’un été hippie et irradié. De la sunshine-music, mais sous un soleil noir et sur une plage atomisée. Le miracle, c’est que ce travail sur les structures, les textures et les rythmes reste aussi fluide, nonchalant même : Sanddollars pourrait ainsi être une chanson, radieuse et insouciante, du meilleur Weezer ; Yo Yo Bye Bye une ballade dégingandée de Mercury Rev.
Pas étonnant de croiser, au hasard, les fantômes d’autres monstres de studio, de Phil Spector à Brian Eno, de Todd Rundgren à Brian Wilson : en un an et demi de studio, là où tant d’autres auraient entassé jusqu’à l’effondrement, Why a produit un album aussi dense qu’humble, aussi lo-fi qu’opulent, épuré mais avec une profondeur de champ et une imagination qui en font un fascinant mystère de l’Ouest.
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