Un duo snob et languide de Los Angeles
distille sa disco élégiaque. Critique et écoute.
Signe définitif de l’inversion des pôles entre Los Angeles et New York, même l’incontestable suprématie disco semble ici échapper à la Grosse Pomme. La faute notamment aux Kisses, duo mixte à franges, qui distille avec un ennui très étudié, rimbaldien, une musique de danse pour qui ne se frottera jamais à la sueur d’un club, préférant gigoter sur son sofa, voire son hamac : dans une lignée étalée des Suédois jj aux Américains Washed Out, les Californiens composent ainsi tout en langueurs mais en euphorie une dance-music en omelette norvégienne, qui prolonge la banquise jusqu’à Ibiza.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Avec ses rythmiques en marshmallow rose et son adorable guitare funky, morveuse et gâtée, leur glorieux Kisses pourrait même devenir tardivement le tube qui censure l’hiver, fait fondre la neige – torride. Raffiné, le duo aurait pu s’appeler French Kisses, tant ce romantisme suranné renvoie à la naïveté, à l’insouciance de leur gourou Alec Costandinos, grand-père seventies de la French Touch.
{"type":"Banniere-Basse"}