Le « choc de moralisation » promis par François Hollande a aussi provoqué l’ire de certains hommes politiques et éditorialistes. Parfois loin d’être inspirés. Petit florilège.
1) Anna Cabana (journaliste au Point et éditorialiste sur BFM), le mercredi 10 avril sur BFM TV :
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« On n’entend qu’eux, ces jours-ci, les grands moralisateurs, les chantres de l’épuration, les nouveaux Robespierre, voire les néo-Khmers rouges. »
Comparer la publication des patrimoines des ministres aux crimes de Pol-Pot, Anna Cabana l’a fait. Subtil.
2) Alain Finkielkraut (philosophe), le mercredi 10 avril sur Europe 1 :
« On va élargir une sorte de suspicion, comme si nous revenions à la Terreur, à la révolution dans son aspect le plus noir. »
Autre référence à l’Histoire, mais cette fois plus ancienne. Alain Finkielkraut nous ramène en 1793, sous la Terreur. La « loi des suspects » permet alors d’emprisonner toute personne n’affichant pas son attachement pour la République. Reste à savoir quels élus monteront sur l’échafaud.
3) Patrick Devedjian (président du Conseil général des Hauts-de-Seine), le jeudi 11 avril sur Twitter :
« Pour faire oublier Cahuzac Hollande lance la loi des suspects. La liberté de ce pays est une peau de chagrin. On sait comment ça se termine. »
Alain Finkielkraut fait des émules. Mais on aurait apprécié que Patrick Devedjian nous dise « comment ça se termine ». Le retour de la « Veuve » place de la Concorde ?
4) Nadine Morano (ancienne ministre UMP de François Fillon), le mardi 9 avril sur iTélé :
« La transparence à tout crin, cela s’appelle le totalitarisme. »
Nadine Morano est certainement la plus fervente des démocrates. Toujours prête à protéger nos institutions chancelantes, elle avait alerté le peuple français sur le danger que représentaient les pure player comme Mediapart, adeptes des « méthodes fascistes« . Avec l’ancienne ministre qui veille, la République peut dormir tranquille.
5) Ivan Rioufol (éditorialiste au Figaro), le mercredi 10 avril sur son blog :
« La moralisation de la politique est prioritairement l’affaire de la gauche enivrée de ses vertus délétères. »
Aucun doute, Ivan Rioufol est en pleine forme.
6) Jean-François Copé (secrétaire général de l’UMP), le lundi 15 avril sur BFM TV :
« Ce voyeurisme va forcément créer des tensions, peut ici où là même créer des problèmes de sécurité pour les intéressés. »
L’argument mérite d’être souligné : François Hollande va mettre en danger ses ministres et les élus de la République. Du Jean-François Copé dans le texte. Créatif.
7) Isabelle Balkany (adjointe au maire de Levallois-Perret), le jeudi 10 avril sur Twitter :
« #transparence Striptease général Pourquoi ne pas inviter journalistes, hauts fonctionnaires et autres dans ce camp de nudistes hexagonal ? »
Un striptease avec Isabelle Balkany ? L’ancienne vice-présidente du Conseil général des Hauts-de-Seine doit trouver le temps long depuis ses dernières défaites électorales.
8) Gilbert Collard (député Front national), le jeudi 11 avril sur LCI :
« C’est plus un gouvernement qu’on a, c’est un camp de nudistes, il faut que tout le monde soit à poil ! »
Le protecteur des belles lettres a encore frappé. D’autant plus savoureux lorsqu’il plagie Isabelle Balkany.
9) David Abiker (chroniqueur à la Nouvelle Edition), le lundi 15 avril sur son blog :
« Si les textes changeaient la morale ou le comportement ça se saurait. »
Une seule solution pour le chroniqueur de Canal + : ne rien faire. Fallait y penser.
10) Anna Cabana, le lundi 15 avril sur BFM TV :
« C’est les pauvres contre les riches, ou ceux qui sont soupçonnés d’être riches. Ce week-end, l’élu socialiste Guillaume Balas, du courant de Benoît Hamon, a invité son parti à rouvrir « la lutte des classes ». Ne vous y trompez pas, c’est ça qui se joue avec la mise en ligne des déclarations de patrimoine des ministres. »
La transparence est décidément une grande source d’inspiration pour Anna Cabana. Après les Khmers rouges, place à la lutte des classes. Qu’elle se rassure, un ancien pilier du gouvernement socialiste déclarait en début d’année : « La lutte des classes, je n’y ai jamais cru, jamais ». Un certain Jérôme Cahuzac.
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